L'objectif est de non seulement reconnaître la valeur de certains facteurs de l'héritage immatériel, mais encore de demander au Viet Nam de s'engager à réaliser les plans fixés, afin de préserver et valoriser les chefs-d'œuvre classés par l'UNESCO.
La musique de Cour est apparue avec la formation des Etats monarchiques vietnamiens. Dès la dynastie des Ly (1010-1225), elle a pris forme et s'est développée à travers celles des Trân (1225-1400), des Hô (1400-1407), des Lê Postérieurs (1427-1788), des Tây Son (1789-1802). Elle s’est notamment fortement développée sous la dynastie des Nguyên, vers la fin du XVIIIe siècle.
Sous le règne de ces derniers, le Nha nhac a servi lors d'événements particuliers, tels que fêtes traditionnelles, cérémonies bouddhiques, celles d'accueil officiel ou les funérailles.
Le Nha nhac se subdivise en deux catégories: Dai Nhac (grande musique) et Tiêu nhac (petite musique). L'orchestre Dai Nhac réunit quarante-deux instruments, dont flûtes, tambours, instruments de percussion ou violes à deux cordes. Le Tiêu nhac en compte huit. L'orchestre royal comprenait des instruments à vent, à cordes, à percussion... À cette époque, tous les musiciens talentueux furent appelés à créer un orchestre rituel du Palais, exigeant la participation de la totalité des instruments musicaux de choix. Ils ont créé des morceaux ad hoc immortels dans le domaine musical du Viet Nam.
Des centaines de documents se rapportant à la musique de cérémonie ont été collectés par le Centre de protection des vestiges de Huê, dont une quarantaine de morceaux musicaux, une vingtaine de danses, quatre du théâtre classique, quatorze extraits de ce dernier, etc.
Depuis 1992, le Centre de Protection des vestige de Huê a fait restaurer un certain nombre d'ouvrages tels Thê Miêu (Temple Dynastique), Duyêt Thi Duong (Salle des fêtes et théâtre du Roi), Minh Khiêm Duong (Théâtre traditionnel), Nam Giao, lieux d'interprétation de le Nha nhac est interprétée. Divers sujets de recherche concernant le Nha nhac de Huê ont été lancés.
En 1995, le Nha nhac de Huê s'est produite à la Maison des Cultures du Monde à Paris et dans différents pays d'Europe. Elle a été appréciée des chercheurs japonais et figure dans les programmes musicaux de ce pays.
Selon le jury de l'UNESCO: "le Nha nhac du Viet Nam est interprétée lors d'événements particuliers, tels les fêtes traditionnelles, l'avènement au trône, les cérémonies bouddhiques, celles d'accueil officiel ou les funérailles. Parmi les genres de musique variés, seule le Nha nhac revêt une envergure nationale."
La province de Thua Thiên -Huê a ouvert une formation à le Nha nhac au niveau universitaire en faveur de 80 étudiants. Selon le plan prévu de 2005-2006, elle organisera des spectacles en vue de faire connaître cette forme d'art dans le pays et à l’étranger, ainsi que d’élaborer un manuel pour l'enseigner dans les universités et les écoles secondaires professionnelles. Elle crée également des conditions favorables aux musiciens et chanteurs des troupes du Centre de préservation des vestiges de Huê, afin qu’ils puissent étudier, perfectionner leur niveau professionnel, leurs techniques d’interprétation et leurs connaissances théoriques de le Nha nhac. Pour la protéger, les artistes doivent être formés dans les écoles de Culture et des Arts de Huê et l’Ecole supérieure du Théâtre et du Cinéma de Hanoi.
La reconnaissance de le Nha nhac comme patrimoine immatériel mondial affirme l’originalité et le caractère national, de la culture vietnamienne. Elle ouvre en même temps de nouveaux horizons pour la restauration des valeurs musicales traditionnelles du Viet Nam et a mis fin au déclin dont le risque était de couper les liens entre le passé et le présent.