Arts premiers et art contemporain: dialogue entre sculpteurs vietnamiens
Mettre à jour: 08 Décembre 2015
L’exposition intitulée «Arts premiers et art contemporain: dialogue entre les sculpteurs vietnamiens» présente du 5 au 18 décembre une centaine d’œuvres à Ha Noi, à la Maison des arts (22A, rue Hai Bà Trung).

Des sculptures antiques des collections personnelles de Nguyên Nga, Lê Trong Anh et Phan Quôc Dung, et contemporaines réalisées par trois artistes, Lê Công Thành, Ta Quang Bao et Thai Nhât Minh, racontent 4.000 ans de culture et de sculpture au Viet Nam.

«Nos sculpteurs contemporains se nourrissent de la culture de leurs ancêtres des Cent Tributs Viêt (Bach Viêt). Comme tout artiste qui va au fond de soi-même, ils retrouvent des formes et des modes d’expression quasi-primitifs, nourris de leur environnement et de la culture Hoabinhienne (-15.000 à -2.000 ans avant J.-C.). C’est le lignage de la civilisation du fleuve Rouge», partage Nguyên Nga, architecte française d’origine vietnamienne et collectionneuse.

«Grâce aux effets climatiques d’El Nino, cette culture Hoabinhienne aurait même pu se répandre sur le continent sud-américain par vagues d’émigrations successives à travers le Pacifique pour influencer les cultures Olmèque et Maya. Cette culture précolombienne, source d’inspiration pour les cubistes Picasso et Braque, est proche de celle de notre fleuve Rouge qui inspire tant nos sculpteurs contemporains», explique Nguyên Nga.

Dans la collection de Lê Trong Anh, les visiteurs peuvent voire des œuvres antiques proches des sculptures occidentales, comme «le gamin qui pisse» (Manneken-Pis) à Bruxelles. La collection de Phan Quôc Dung est une épopée de la civilisation du fleuve Rouge. Ces œuvres, en terre cuite, décrirent des activités de la vie quotidienne des Viêt d’antan comme les motifs décorés sur les tambours en bronze.

«Il faut accepter qu’il existe une relation entre les civilisations Cham, Aztèque, Maya et de l’Île de Pâques. C’est à ce moment-là, pour la première fois, que j’ai eu le sentiment de penser le divin. J’avais touché le nombril de ma patrie et du monde. Depuis cette date, quelque chose en moi n’est pas normal, j’ai le sentiment de faire des choses qui coïncident avec des grandes choses de la nature. Je suis changé et seul», confie le sculpteur Lê Công Thành.

L’exposition vise à donner une nouvelle vue sur la sculpture vietnamienne et à transmettre un message de paix entre les peuples des deux côtés du Pacifique.

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