“Gravure sur bois, de la tradition à la modernité”, tel était le thème d’une exposition d’estampes xylographiques et de tablettes de bois de Trân Nguyên Dan, organisée récemment à Ha Noi, au Musée des beaux-arts du Viet Nam. Notons que pour une bonne centaine d’entre elles, les oeuvres présentées font partie d’une collection de Nguyên Thi Thu Hoa, présidente du Musée de la céramique de Ha Noi.
C’est dans les années 70 que Trân Nguyên Dan s’est lancé dans la xylographie, ce qui lui a valu de recevoir de nombreux prix, dont le prix national de la littérature et des arts, qui est considéré comme l’une des deux plus hautes récompenses de l’Etat, avec le Prix Hô Chi Minh.
En admirant les estampes xylographiques et les tablettes de bois produites par Trân Nguyên Dan, les visiteurs ont l’impression de voyager à travers tout le pays. Duong Thuy Quynh confie: “Je suis vraiments impressionnée par les estampes xylographiques de Trân Nguyên Dan. Je découvre vraiment un artiste au talent immense.”
En près d’un demi siècle de pratique, Trân Nguyên Dan a constitué un véritable trésor, trésor qui vient enrichir le patrimoine pictural vietnamien, en quantité, mais aussi en qualité. Il y a un aspect paysagiste, dans son travail, qui donne à son oeuvre une dimension contemplative.
“La xylographie et la peinture m’aident à exprimer tout ce que je ressens. Aujourd’hui, je présente au public des oeuvers produites depuis 1967. Dans ces estampes xylographiques, je décris Ha Noi, Hôi An, Huê, et bien d’autres endroits encore, dont je suis tombé amoureux”, fait savoir l’artiste.
«Hôi An la nuit», «Culture», «Le buffle est l’essentiel de la fortune» : ces trois oeuvres emblématiques ont été primées en 2007. Mais elles ne sont qu’une infime partie de toute l’oeuvre de Trân Nguyên Dan, une oeuvre que semble apprécier particulièrement Nguyên Thi Thu Hoa, la directrice du Musée de la céramique de Hanoi, qui possède elle-même une bonne centaine de pièces.
Trân Nguyên Dan est l’un des grands maîtres de la xylographie vietnamienne. Il est la passerelle entre la tradition et la modernité, entre le passé et le présent. Je suis en tout cas très fière de posséder plusieurs de ses oeuvres dans mes collections. Pour en revenir à cette exposition, je trouve intéressant qu’il y ait des oeuvres de jeunesse de Dan, des oeuvres qui datent de l’époque où il était encore étudiant aux beaux-arts.
Né en 1941 à Bac Ninh, Trân Nguyên Dan est diplômé de l’Ecole des beaux-arts de Ha Noi, première promotion (1965 - 1970). Il est membre de l’Association des beaux-arts du Viet Nam depuis 1975. Il a travaillé pour l’Institut de la conservation des musées, relevant du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, et a été directeur adjoint du Musée des beaux-arts du Viet Nam. A noter également qu’il a reçu de nombreux prix nationaux et internationaux, dont le prix d’État des lettres et des arts en 2007.
Nguyên Thi Thu Hoa poursuit: “Trân Nguyên Dan est l’un des rares artistes à avoir choisi la xylographie. Au Viet Nam, à part lui, il y a Dô Duc, Mai Khanh, Nguyên Nghia Duyen et Trân Tuyêt Mai, dont certaines oeuvres sont exposées, d’ailleurs. J’espère que cette exposition permettra au public de découvrir un artiste authentique, animé d’un véritable amour pour son pays.”
Il est en tout cas évident que grâce à Trân Nguyên Dan, la xylographie vietnamienne a retrouvé toutes ses lettres de noblesse, ce qui est déjà une excellente nouvelle en soi.