La cuisine de rue à Hô Chi Minh-Ville séduit de nombreux touristes grâce à sa diversité. Dans l’espoir de développer davantage ce secteur, la ville s’est engagée à prendre de nouvelles mesures pour continuer à faire parler de sa nourriture.
Hô Chi Minh-Ville semble avoir trouvé la recette, ou plutôt les recettes pour inviter les vietnamiens et étrangers gourmands à se ruer autour de ses assiettes. Parmi les spécialitées de notre pays les plus appréciés, nous pouvons citer le bun mam (vermicelle de riz aux produits aquatiques), le banh xèo (crêpe du Sud), le bun bo Huê (vermicelle de riz au bœuf), le pho (soupe de nouilles de riz au boeuf), le banh mi (sandwich vietnamien), le hu tiêu (vermicelles à la viande) ou encore le com tâm (riz brisé).
Un véritable spectacle
Vers 16h 00, dans les petits restaurants de rue du 1er ou du 3e arrondissement, il est fréquent d’observer certains visiteurs étrangers installés sur le bord des trottoirs en train d’assister à des démonstrations culinaires.
Mme Cary Vandeventer, une touriste canadienne, explique que c’est la 4e fois qu’elle se rend à Hô Chi Minh-Ville. «À chaque fois que je viens, je pars à la recherche de nouvelles adresses. Dans les restaurants ou les hôtels, je ne sais pas comment sont préparés les plats. Mais ici dans ces petits «bouis-bouis», je peux goûter et regarder comment se transforment et se mélangent les aliments. J’apprécie beaucoup le +bun bo Huê+, les crêpes du Sud, le +com tâm+ ainsi que certaines variétés de légumes. Ils ont un goût extraordinaire. Je suis à chaque fois scotchée par l’ambiance extraordinaire qui règne dans les rues de cette ville».
Ces dernières années, la cuisine de rue vietnamienne est également parvenue à faire parler d’elle dans certains magazines étrangers. Par exemple, le magazine culinaire mondial Food and Wine a élu Hô Chi Minh-Ville comme la métropole offrant la meilleure gastronomie de rue du monde. Parmi les plats «fétiches», on retrouve les cha giò (rouleaux de printemps) et le banh mi. D’ailleurs, il n’est pas surprenant de constater qu’ils figurent tous deux parmi les 12 plats les plus délicieux du monde.
De leurs côtés, des chaînes de télévision étrangères se sont rendues plusieurs fois à Hô Chi Minh-Ville pour faire des reportages sur son art culinaire. «Même des sociétés étrangères spécialisées dans la gastronomie s’intéressent à la nourriture vietnamienne», rappelle Ngô Thi My Anh, spécialiste en hôtellerie dans le Service municipal du tourisme.
La cuisine de rue vietnamienne est donc devenue incontournable. Elle offre une large palette gastronomique aux touristes nationaux et étrangers. Pourtant, sa réputation demeure fragile puisqu’elle rencontre plusieurs problèmes, notamment à propos de l’hygiène alimentaire, ou sur les mauvais comportements de certains vendeurs de rue. Mais, le Service municipal du tourisme ne peut pas tout contrôler dans cette vaste cuisine en plein air ! Ainsi, il a décidé d’élaborer de nouveaux projets afin de lutter contre ces points négatifs.
Normes de l’hygiène alimentaire
La cuisine de rue dans certaines villes comme Séoul (Corée du Sud), Bangkok (Thaïlande), Manille (Philippines) parvient elle aussi à attirer massivement les touristes. Hô Chi Minh-Ville ne doit donc pas relâcher ses efforts, car la concurrence sur la scène internationale est rude.
Par ailleurs, le Dr. Nguyên Duc Tri, directeur de l’Institut du tourisme (Université d’économie de Hô Chi Minh-Ville), pense que la cuisine de rue ne reçoit pas une attention suffisante de la part des gérants. «Pour créer de la confiance envers nos visiteurs, le service du tourisme doit se coordonner avec les autorités locales afin de renforcer la sécurité alimentaire. Plus précisément, il est nécessaire de standardiser les normes d’hygiène alimentaire. En conséquence, il faudrait donner des formations aux vendeurs ambulants sur cette question essentielle. Nous devons aussi renforcer la surveillance des restaurateurs de rue».
Selon Ngô Thi My Anh, ces derniers temps, le Service municipal du tourisme a appelé les entreprises agro-alimentaires prestigieuses à vendre leurs sauces à bas prix aux restaurants de rue pour augmenter la qualité et l’hygiène de leurs plats. En outre, il se coordonne aussi avec l’Université vietnamo-allemande pour ouvrir des cours de cuisine. Et d’ajouter : «À long terme, il souhaite avoir une coopération étroite avec le Service municipal de la santé. Ce dernier pourrait apporter son expertise sur la qualité des restaurants ambulants et établir des statistiques précises sur les restaurants conformes aux règles alimentaires. Les bonnes adresses pourront par la suite figurer dans les guides de voyages».