À l’occasion de la Journée mondiale de la biodiversité, l’Ambassade de France au Viet Nam a fait découvrir le 22 mai à Ha Noi la campagne «ambassade verte» menée par l’ensemble du Ministère des Affaires étrangères et du Développement international français pour réduire l’empreinte environnementale des représentations françaises à l’étranger.
«La biodiversité et sa préservation, vous le savez mieux que moi pour la plupart d’entre vous, est un sujet extrêmement important au Viet Nam. Parce que le Viet Nam est présenté comme le 16e pays au monde en termes de richesse de la biodiversité», a commencé par dire Bertrand Lortholary, l’Ambassadeur de France au Viet Nam, lors d’une conférence de presse tenue le 22 mai au siège de l’ambassade à Ha Noi.
Pourtant, selon lui, la biodiversité au Viet Nam est menacée à cause de la pression démographique, de l’urbanisation, de la destruction du milieu et de l’exploitation excessive des ressources naturelles. «Pour toutes ces raisons, mais aussi compte tenu de l’attachement que les Français ont pour la nature, nous avons voulu nous mettre aux côtés des Vietnamiens pour préserver la biodiversité dans ce pays auquel nous sommes tellement attachés», a affirmé l’ambassadeur.
Le directeur de l’Agence française de développement (AFD), Rémi Genevey, a aussi partagé l’opinion du diplomate français. L’AFD a financé des programmes d’agro-écologie et travaillé à la mise en place de contrats de gestion de baie, notamment la baie de Ha Long. L’AFD a encore travaillé et travaille avec plusieurs organisations non gouvernementales dans le domaine de la biodiversité et l’écologie et cofinance un programme du Fonds mondial pour la nature (WWF) et de TRAFFIC visant à limiter la consommation de corne de rhinocéros.
«Ambassade verte», un projet particulier.
Dans le cadre de la conférence de presse, l’ambassadeur Bertrand Lortholary a encore présenté le projet «Ambassade verte». Une campagne menée par l’ensemble du ministère français des Affaires étrangères et du Développement international pour réduire l’empreinte environnementale des représentations françaises à l’étranger. Au Viet Nam, précisément à l’ambassade de France à Ha Noi, ce projet est, selon l’ambassadeur Bertrand Lortholary «le symbole de notre engagement pour la biodiversité». Au Viet Nam, il se compose de trois parties : biodiversité, économies d’énergie et meilleure prise de conscience.
Ensuite, les journalistes et les participants à la conférence de presse ont eu l’occasion de faire un petit tour dans l’enceinte de l’ambassade afin de mieux comprendre le projet «Ambassade verte». Le circuit proposait la visite du mur végétal (lutter contre les îlots de chaleur), de l’abri aux insectes (préserver les polinisateurs sauvages), du compost (revaloriser les déchets), du potager (privilégier une alimentation saine et locale) et des plantes médicinales (favoriser la diversité végétale locale).
Les acteurs français de la protection de la biodiversité au Viet Nam
Installées sur les murs d’enceinte de l’ambassade de France à Ha Noi, les visiteurs ont l’occasion d’admirer 34 œuvres consacrées aux régions du monde à la biodiversité exceptionnelle aujourd’hui menacée.
Le vernissage de l’exposition 34 Merveilles du monde a également eu lieu à cette occasion. Les visiteurs ont pu admirer les 34 œuvres installées sur les mures d’enceinte de l’ambassade jusqu’au 30 juin consacrées aux espaces abritant un grand nombre d’espèces endémiques actuellement fortement menacées. L’objectif : attirer l’attention du public sur les menaces pesant sur la biodiversité et les actions mises en place au niveau international en faveur de sa protection.
À noter qu’au Viet Nam, de paire avec l’ambassade, l’AFD, mais aussi d’autres opérateurs français se sont engagés à déployer des activités dans le but de préserver la biodiversité au Viet Nam. Il s’agit du CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), de l’IRD (Institut de recherche pour le développement), de France volontaires ou encore du Lycée français Alexandre Yersin de Hanoï.
Précisément, le CIRAD conduit des actions pilotes en partenariat avec les autorités locales et les communautés villageoises de quatre provinces du Centre et du Nord ainsi qu’avec le ministère des Affaires étrangères et l’AFD. Le CIRAD travaille sur la diversité génétique d’animaux d’élevage, mais également de la faune sauvage. Pour sa part, l’IRD aborde la problématique générale de la biodiversité au Viet Nam au travers des travaux de Jean Dominique Durant et de Frédéric Thomas. M. Durant dirige actuellement deux programmes en matière de protection de la biodiversité sous-marine. M. Thomas mène des recherches sur la valorisation des plantes.
France volontaires travaille actuellement en partenariat avec le projet «Anoulak», une initiative dédiée à la conservation et à l’étude de la faune sauvage dans les forêts de la chaîne de montagnes des Annamites et de la péninsule indochinoise. Chaque année, le Lycée français Alexandre Yersin organise un voyage scolaire sur la thématique «biodiversité» à Cuc Phuong. En outre, des visites scolaires seront organisées à l’ambassade de France au Viet Nam avec un parcours enfant dédié, car la sensibilisation commence au plus jeune âge.