Si le Temple de la Littérature de Xich Dang est le monument emblématique de la province de Hung Yên, la pagode Chuông (cloche en français), située à environ 70 km au sud de Hanoï, est le joyau de la ville de Hung Yên. Elle fait partie du complexe national spécial des monuments historiques de Phô Hiên.
La pagode Chuông a été restaurée en 1702 et en 1711. Nguyên Thi Liên, une guide de la région, explique que cette pagode, appelée aussi Kim Chung Tu (cloche d’or) tire son origine d’une légende populaire:
"La légende raconte qu’après une immense tempête, un radeau contenant une magnifique cloche en or s’est échoué dans le hameau de Nhân Duc. Ses habitants essayèrent de soulever la cloche mais n’y parvinrent pas. Seuls les plus vieux fidèles de la pagode réussirent à la soulever et à l’emporter dans la pagode. La population croyant que la cloche avait été offerte par Bouddha décida de lui ériger un pavillon."
On accède à la pagode Chuông par un portique à triple entrées dont les angles de la toiture sont relevés en bec de sabot. Le site comprend la salle des cérémonies, le sanctuaire principal, la salle dédiée au culte des bonzes fondateurs de la pagode, le sanctuaire des déesses mères, le pavillon abritant la cloche.
La salle des cérémonies est ornée de bas reliefs datant de la dynastie des Lê Postérieur. Les lanternes sont décorées de motifs d’animaux sacrés (dragon, licorne, tortue et phoenix). Deux sculptures en pierre en forme de lionceau ornent l’entrée. Après l’entrée, on traverse un pont à trois travées en pierre qui enjambe les bassins Mat rông (yeux de dragon). Nguyên Thi Liên explique : "C’est un pont en pierre très ancien et très rare de la région. Il a été construit pendant la 23e année du règne de Chinh Hoa, c’est-à-dire en 1702. Les deux bassins orientés l’un vers l’ouest et l’autre vers l’est, représentent, selon le bouddhisme, le bien et le mal. Ils ne sont pas séparés pour signifier que la limite entre le bien et le mal est infime. On peut voir des sculptures en pierre en forme de lionceau à chaque extrémité du pont."
Après une grande cour dallée de briques de Bat Tràng, on emprunte un chemin pavé de pierres pour atteindre la maison des cérémonies. Dans la cour se dresse une stèle en pierre, symbolisant le ciel et la terre.
Dans le sanctuaire principal, on peut admirer des statues de Bouddha dont certaines réalisées en argile datent du 16e siècle ainsi que 10 tableaux symbolisant les 10 lieux d’épreuves qu’il faut franchir en enfer.
Dans le couloir à droite de la pagode, se trouve une stèle en pierre précieuse. Nguyên Thi Liên nous confie: "Cette stèle a été construite en 1711. Sur son devant est gravé un poème exaltant la beauté de la pagode Chuông et l’histoire de la pagode de la Cloche d’or. L’histoire de la commune de Nhân Duc et de Phô Hiên est gravée sur l’arrière de la stèle. Si, au 18e siècle, Hanoï comptait 36 rues et corporations, Phô Hiên en avait 23 corporations et ses 36 marchés réunissaient les commerçants du Vietnam et du monde entier."