Un paradis arboré au cœur de la capitale
Mettre à jour: 11 Avril 2018
Amoureux des arbres, Su Truong Son, vice-président du Club des arbres d’ornement de Hanoï, consacre une grande partie de son temps à la conception d’un espace paisible et verdoyant au sein de la capitale.

À côté du fleuve Rouge, le jardin de M. Son se trouve à l’écart des tumultes de la ville. S’étalant sur une superficie d’environ 10.000 m2, cet espace vert abrite des milliers d’arbres. C’est le résultat de nombreuses années de collection et d’entretien.  "Pour moi, chaque arbre est une œuvre artistique", a-t-il indiqué.

Su Truong Son collecte des arbres d’ornement depuis les années 1980. Il a commencé à construire le jardin en 1989 et l’a achevé trois ans plus tard. Il se rend souvent dans la rue Ly Nam Dê pour s’enrichir de l’expérience des anciens horticulteurs. De plus, en tant que journaliste, il a souvent travaillé dans diverses provinces, dans lesquelles il a eu la chance de découvrir et d’acheter des arbres de toute sorte. Pour lui, "tous les arbres sont beaux et ont de la valeur".

Avec M. Son, l’arbre hoa sua (alstonia scholaris), le banian, le longanier, l’annone, le tamarinier, le pamplemoussier, le goyavier… peuvent devenir des arbres d’ornement.

Collecte d’arbres d’ornement

Aujourd’hui, il possède plusieurs arbres rares dont le ficus benjamina. Cet arbre est devenu très célèbre lors d’un concours d’arbres d’ornement organisé en 1802 à Huê (Centre). En 1902, il a été soigné dans le jardin de la famille de M. Truong Tràng au village de Ngoc Hà, à Hanoï. En 1989, sa fille en a hérité et l’a vendu à M. Son. Son prix était équivalent à celui d’un appartement situé dans l’arrondissement de Câu Giây dans la capitale. "À cette époque-là, ma famille était pauvre. Mes proches m’ont tous dit que cette affaire était une folie", a partagé M. Son.

Il y a sept ans, à l’occasion d’une mission dans le Centre, M. Son a découvert un frangipanier centenaire ayant la forme d’un dragon. Il mesurait 13,5 m de longueur. "Je l’ai aimé dès le premier regard. J’ai persuadé son patron de me le vendre. Pour pouvoir le transporter chez moi, j’ai loué un grand camion. Après un trajet de cinq jours, j’ai enfin réussi à atteindre Hanoï", a-t-il expliqué.

Chaque arbre dans le jardin de M. Son possède sa propre histoire. "Quatre filaos ont subi de graves blessures causées par les bombardements américains pendant la guerre. En recherchant des restes de soldats portés disparus pendant la guerre dans la province centrale de Quang Tri, une famille me les a offerts", a-t-il raconté. Aussi, "ce caïmitier est un souvenir d’un soldat à Saigon (ancien nom de Hô Chi Minh-Ville, ndlr). En 1975, il a déserté l’armée et l’a apporté à Hanoï. Il l’a planté près de l’Institut de l’agriculture dans le district de Gia Lâm. Quand on a élargi la rue, ce caïmitier a dû être déplacé dans un autre lieu. C’est à ce moment-là que l’ancien soldat a décidé de me l’offrir".
 

AVI