La fête de Na Nhèm est une activité festive bien connue des habitants d’ethnie Tày du village de Mo, commune Trân Yên du district de Bac Son, province de Lang Son.
Cette fête communautaire des Tày a lieu au 15è jour du premier mois lunaire.
Selon les anciens, autrefois, des bandits appelés Tấc Tài Ngàn – « ennemi aux dents rouges » - prirent le temple dédié au culte du génie tutélaire Duc Cao Son situé sur le rocher Khau Dạ Háy et forcèrent les filles des villageois à intégrer leur bande. Pour tuer leurs ennemis, les villageois demandèrent à leurs filles de bien fermer tous les sacs de couchages ou les bandits dormaient, puis les villageois les jetèrent dans les rivières. Quelques années après, une épidémie toucha le village et beaucoup de gens moururent. Les buffles aussi mouraient ou étaient blessés par des abeilles énormes qui venaient d’une ruche située pas loin du temple. On fit venir un chaman qui expliqua que les âmes des bandits n’étaient pas bien nourries et se révoltaient contre les habitants. Peu de temps après, les villageois organisèrent le festival de Na Nhèm pour honorer le génie tutélaire de leur village, offrir des offrandes aux âmes errantes des bandits pour les calmer.
Lors de la fête, on procède à une procession des organes génitaux masculin (tàng thinh) et féminin (mat nguyêt), ce qui représente les meilleurs vœux de prospérité et de fécondité.
Après la procession, un bon nombre d’activités ont lieu dont des jeux folkloriques, des spectacles d’arts traditionnels,… attirant un public nombreux.
Pendant le festival de Na Nhèm, les participants noircissent leurs visages (Na Nhèm signifie en dialecte Tày « visage noir ») pour tromper les mauvais esprits de l’ennemi. De cette manière, ces derniers ne savent pas que ce sont de vraies personnes qui jouent un rôle pendant la procession.
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