"C'est la première fois qu'un projet de bambou du Vietnam est mis à l'honneur dans le monde", a annoncé Diêp Thi My Hanh, directrice de cette réserve écologique de bambou de la province de Binh Duong (Sud), la plus grande d'Asie du Sud-Est.
L'écomusée du bambou et le conservatoire botanique de Phu An ont été réalisés dans le cadre d'une coopération quadripartite entre la région Rhône-Alpes, le parc naturel du Pilat (France), la province de Binh Duong et l'Université des sciences naturelles de Hô Chi Minh-Ville. Depuis 2003, de nombreux travaux et aménagements ont été effectués et la terre de Phu An, autrefois si pauvre, commence peu à peu à s'améliorer.
Le nom de Lang Tre Phu An, (littéralement le village du bambou Phu An), a ensuite été reconnu par les habitants et les autorités locales, selon la source de cette réserve dont le coût initial était de près de 675 millions d'euros.
À ce jour, cet endroit regroupe environ 130 espèces de bambous. Il y a plus de 2.000 bambouseraies de 17 variétés différentes, y compris des variétés précieuses des provinces de Phu Tho, Bac Can, Thai Nguyên (Nord) et Hà Tinh (Centre).
Site unique et incontournable, l'écomusée du bambou est à lui seul un lieu de découverte et de détente où la nature règne en maître. En parcourant les divers espaces aménagés pour la visite, il invite à suivre de façon vivante et enrichissante toute l'histoire de la culture de cette plante omniprésente au Vietnam. Quant au conservatoire, il est, en principe, réservé aux chercheurs et étudiants. Il comprend une collection riche de plus de 200 spécimens regroupés suivant les différentes régions de collecte (Nord, Centre, hauts plateaux du Centre, Sud-Est et delta du Mékong).
Une pépinière attenante au conservatoire permet de multiplier les plantules de bambous à la demande et d'organiser des essais réalisés par les étudiants dans le cadre de leurs études. "Le village du bambou Phu An dispose des conditions favorables à l'édification d'une réserve du bambou de l'Asie", a estimé le Docteur Gabriel de Taffin, directeur du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) dans la région Asie du Sud-Est.
Aujourd'hui, le village oeuvre tant pour conserver la biodiversité des bambous du Vietnam que pour mettre en place des programmes de recherches sur ses propriétés biologiques (fonctionnement des sols sur lesquels il s'épanouit, maintien de la fertilité et phytoremédiation...) et sur les propriétés physiques des fibres pour de nouvelles utilisations. Il vise également à soutenir, avec la population, le développement local durable et la protection de l'environnement.
Le prix Équateur est décerné tous les 2 ans pour récompenser les efforts remarquables des communautés qui visent à réduire la pauvreté à travers la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité. Cette récompense est attribuée notamment en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).