Les infrastructures, clé du décollage touristique du Centre
Mettre à jour: 25 Octobre 2010
La plupart des provinces du Centre possèdent des ports et aéroports, mais les touristes étrangers qui s'y rendent doivent encore effectuer des trajets compliqués. Et une fois arrivés sur place, leurs déplacements entre les différentes localités ne sont pas aisés. Ce qui freine le décollage touristique de la région Centre.
Les voyagistes demandent actuellement une immense percée en matière d'attraction des investissements, d'amélioration des infrastructures - comprenant aéroports, ports maritimes, voirie... - en vue d'un essor touristique du Centre.

En raison du retard sur le vol Hô Chi Minh-Ville - Ðà Nang, une famille d'affaires européenne qui avait réservé un long séjour dans le site de villégiature 5 étoiles The Nam Hai, à Quang Nam, a perdu neuf heures de plus pour aller de Hong Kong à Ðà Nang. Cet exemple cité par Herbert Laubichler Pichler, directeur général de The Nam Hai, montre la situation des vols internationaux dans le Centre. "Les touristes étrangers qui viennent dans cette région se plaignent souvent du temps perdu", informe-t-il. Après les vols directs à destination de Ðà Nang, il faut aux voyageurs seulement quelques dizaines de minutes pour aller de l'aéroport aux ressorts égrenés le long du littoral.

En réalité, des compagnies aériennes ont ouvert des vols internationaux à Ðà Nang mais ceux-ci ne sont pas réguliers. Seuls les transporteurs Silk Air et China Southern Airlines effectuent respectivement 4 vols Ðà Nang - Siem Reap - Singapour et 2 vols Guangzhou - Ðà Nang par semaine. Selon la Compagnie générale des aéroports du Centre, les recettes provenant des vols internationaux à Ðà Nang ne représentent que 10-15% du total de cet aéroport. Des compagnies aériennes internationales n'ouvrent pas de nouvelles lignes à destination de Ðà Nang, bien que la partie vietnamienne propose des politiques prioritaires, d'assistance comme réduction des frais d'atterrissage ou de décollage, d'éclairage...

Selon Cao Trí Dung, directeur général adjoint de la Compagnie du tourisme du Vietnam (Vitours), "les vols directs à Ðà Nang constituent la solution fondamentale pour augmenter durablement le nombre de ses voyageurs et faire ainsi de cette ville un pôle touristique maritime de la région Sud-Est asiatique", estime-t-il. Il cite notamment 4 marchés principaux : Asie du Sud-Est, Chine-Hongkong, Asie de l'Est et Asie du Nord (Corée du Sud, Japon), Europe de l'Est et Europe du Nord. "Parmi les quelque 40.000 touristes qu'accueille annuellement Vitours, environ 15.000 sont des étrangers. Cependant, le nombre de ceux qui viennent par des vols internationaux occupe seulement 25-30% du total", dit M. Dung.

Des touristes aux ports de marchandises

Outre le manque de lignes aériennes internationales, la région Centre n'a pas encore de ports pour les paquebots. Ceux-ci doivent actuellement jeter l'ancre dans les ports de marchandises comme Chân Mây (la zone économique de Lang Cô - Chân Mây de Thua Thiên - Huê) ou Tiên Sa (Ðà Nang)... Le premier a recensé 19 abords depuis le début de l'année, alors que le deuxième connaît une croissance annuelle de 10-15% du nombre de bateaux et de voyageurs. Ces derniers viennent notamment des États-Unis et de l'Europe, d'après Nguyên Huu Sia, directeur général adjoint du port de Ðà Nang.

Dans l'immédiat, pour attirer davantage de touristes dans le Centre, aux yeux de M. Sia, il faut moderniser les services de transport portuaire en créant des ports pour les paquebots. "Chacun transporte en général de 700 à 1.000 passagers. Il n'est plus possible de les faire accoster dans les ports de marchandises comme actuellement", estime-t-il.

Le transport routier laisse à désirer

Dans le cadre du projet de rehaussement de la capacité d'attraction des touristes à Ðà Nang, la ville a investi des milliers de milliards de dôngs dans la construction de la route littorale, la considérant comme un axe vital pour le développement touristique, fait savoir Nguyên Phúc Linh, directeur adjoint du Service de la culture, du sport et du tourisme de Ðà Nang.

En fait, la route littorale de Nguyên Tât Thành, qui emprunte le pont Thuân Phuoc et reliant à celle de Truong Sa - Hoàng Sa pour arriver à la province de Quang Nam, a permis non seulement de faciliter la circulation sur tout le parcours Huê - Ðà Nang - Hôi An, mais aussi de créer des dizaines d'agglomérations touristiques.

Mais pour sa part, Ðinh Van Thu, vice-président du Comité populaire de la province de Quang Nam, qualifie de "faibles et insuffisantes" les infrastructures routières dans le Centre. "Même l'exécution des travaux de l'autoroute Ðà Nang - Quang Ngai et du tronçon de la route littorale Thua Thiên-Huê - Bình Ðinh est très lente, avec comme cause principale le manque de fonds", indique-t-il.

Huê, Ðà Nang et Hôi An sont souvent des localités incontournables pour beaucoup de touristes étrangers. Le déplacement par voie terrestre entre ces localités se révèle le plus commode. Mais en réalité, la plupart d'entre eux se plaignent de ce trajet. Pourquoi ? "C'est à cause surtout de la faiblesse du réseau de haltes et de toilettes publiques le long de la route", reconnaît un représentant du Service de la culture, des sports et du tourisme de Thua Thiên - Huê. Selon lui, les lieux de shopping et d'aisances aux haltes, voire sur les sites touristiques eux-mêmes, ne répondent pas encore aux exigences d'un tourisme professionnel.

La superficie du terminal de l'aéroport de Ðà Nang multipliée par 3-4

Au premier trimestre 2011, le nouveau terminal aéroportuaire international de Ðà Nang, de 3 étages, devrait être mis en service. Sa superficie serait de 36.600 m², soit 3-4 fois plus que le terminal existant. Cela inciterait les compagnies aériennes internationales à ouvrir des lignes à Ðà Nang. Selon Phan Kiêu Hung, chef de cabinet de la Compagnie générale des aéroports du Centre, depuis début 2010, la ville a accueilli des vols charter de Shanghai Airlines (ligne Shanghai - Ðà Nang) et d'Eastar Jet (ligne Incheon - Ðà Nang) destinés à sonder le marché.
Le courrier du Vietnam