Le réalisateur américain Phillip Noyce est revenu ce mois-ci au Vietnam, participant au premier Festival international du film du Vietnam (VNIFF), en qualité de membre du jury. À l'occasion de ce retour, il dévoile ses analyses à propos du cinéma vietnamien, huit ans après la réalisation de son film Un Américain bien tranquille.
"Les villes vietnamiennes possèdent aujourd'hui beaucoup plus de cinémas qu'il y a huit ans", constate le réalisateur Phillip Noyce. Avant, les salles obscures se faisaient rares, de même que l'argent dont disposait la population. Elle avait ainsi peu d'occasions d'aller au cinéma. Les Vietnamiens sont aujourd'hui disposés à acheter les tickets. "C'est une bonne évolution", remarque le réalisateur américain.
Phillip Noyce a visionné pendant son séjour au Vietnam le nouveau film du réalisateur Nguyên Phan Quang Binh, Canh dông bât tân (Champ infini). Il l'a trouvé "impressionnant". Pour lui, ce long-métrage pourra servir de modèle pour le septième art vietnamien, car il est de bonne qualité et les campagnes de promotion ont été réalisées ingénieusement. Résultat : l'œuvre de Nguyên Phan Quang Binh a obtenu une recette assez remarquable après seulement deux jours de diffusion.
Concernant le premier Festival international du film du Vietnam (VNIFF), le réalisateur Phillip Noyce constate que l'événement a accueilli de nombreux experts du cinéma international. Et il apprécie également la qualité des films diffusés lors de cet événement. Phillip Noyce est confiant quant à la qualité des ouvrages qui participeront à la prochaine édition. "Une fois que le festival du Vietnam acquerra de la réputation et que la recette du cinéma vietnamien augmentera, de nombreux producteurs enverront leurs films au FIFVN et les diffuseront au Vietnam, un marché en émergence et qui s'élargit de plus en plus", dit-il.
D'après le réalisateur Phillip Noyce : "Pour que le cinéma vietnamien bénéficie de la reconnaissance internationale, le pays se doit de disposer d'encore plus de complexes cinématographiques". D'après lui, "les salles de cinéma sont les meilleures écoles pour les réalisateurs vietnamiens". Et d'expliquer que les réalisateurs apprendront beaucoup de choses. Alors que leurs films seront diffusés dans les salles obscures, ils auront l'opportunité d'échanger avec le public. "C'est la danse entre les réalisateurs, acteurs, actrices et scénaristes... avec les spectateurs", qualifie de manière imagée le réalisateur du film Salt. Pour le "succès de ce fameux bal", il faut que le public soit disposé à acheter un ticket pour fréquenter le cinéma. Si les spectateurs estiment que la somme dont ils doivent s'acquitter à l'entrée est méritée, ils continueront à aller au cinéma. "Ainsi, tôt ou tard, tout le monde dansera ensemble". Phillip Noyce fait confiance en l'arrivée de la maturité précoce des réalisateurs vietnamiens s'ils décident de suivre cette voie. "C'est aussi la clé de la réussite de tous les cinémas importants du monde", affirme le réalisateur hollywoodien.