Des laques vietnamiennes exposées à Taiwan (Chine)
Mettre à jour: 26 Avril 2013
Pour la première fois, un peintre vietnamien présente des œuvres d’art, plus précisément des laques à Taiwan (Chine). L’exposition, inaugurée le 30 mars dans la ville de Kaoshung, fermera ses portes le 30 avril.

Le peintre Nguyên Tuong Linh présente au public taiwanais ses 18 peintures à la laque, fruits de trois ans de travail minutieux. Cette exposition est organisée en coopération avec Fon Ya Gallarey et 5000 years Fine Art Gallery.

Nguyên Tuong Linh est né en 1971. Il est actuellement Maître ès beaux-arts, vice-recteur de la section des beaux-arts de l’École supérieure de l’art de Hanoi. Ses laques transpirent les caractères culturels vietnamiens. Chaque oeuvre est une épopée de la nation Viêt. Plusieurs peintures sont couvertes d’un esprit miraculeux inspiré du culte dédié à la déesse mère du Vietnam. Les visiteurs sont fascinés par le destin des femmes vietnamiennes, qui s’incarnent de la Beauté Majuscule pour sauver le monde.

Le peintre Nguyên Tuong Linh a vendu 10 des 18 peintures exposées. Le reste sera offert à la communauté vietnamienne à Taiwan, dans le souhait de promouvoir les caractères culturels du Vietnam. 

Une technique spécifique


La laque, son mài en vietnamien, vient de son (peindre) et de mài (poncer), résumant les différentes étapes de la technique. C’est un art populaire et artisanal, qui fait partie de la culture vietnamienne. L’enseignement de cette technique picturale a débuté aux alentours de 1930 à l’École des beaux-arts d’Indochine à Hanoi.


La production de la laque est une activité traditionnelle pratiquée depuis environ 200 ans au Vietnam. Les Vietnamiens ont depuis toujours utilisé la résine du laquier, mélangée à d’autres matières, pour la création d’œuvres artisanales très spécifiques. C’est grâce au caractère esthétique, à la résistance de la matière, au raffinement, à la splendeur et la profondeur de la laque que celle-ci est devenue une spécificité de la vie artistique vietnamienne, en architecture et en décoration. La laque est ainsi devenue une des caractéristiques essentielles de la vie culturelle vietnamienne.

 

La fabrication de la laque est une succession d’étapes extrêmement minutieuses, précises et soigneuses, pendant un temps relativement long. Elle demande des connaissances précises en termes de température, d’humidité, des outils utilisés et des matières premières employées. La préparation du support de laque (bois, métal, pierre, tissu, papier...) se fait en une douzaine d’étapes en 4 à 6 mois. La partie graphique va demander au moins un mois de travail, la durée étant fonction de la dimension de l’œuvre et de la technique de l’artiste.


Cette technique artistique est en perpétuel développement, soutenue par les recherches des artistes et des artisans, afin qu’elle continue à être utilisée dans l’art contemporain vietnamien et mondial. Il existe un département de laque dans toutes les universités des beaux-arts du Vietnam, qui attire de nombreux étudiants vietnamiens et étrangers. Plus que jamais la laque est une activité artistique très spécifique qui permet le développement des capacités d’émotions, d’âme, de liberté de création des peintres contemporains et de tous ceux qui s’intéressent à leur travail.

Le courrier du Vietnam