Une collection privée d’objets anciens du Tây Nguyên
Mettre à jour: 13 Novembre 2013
Plus de 3.000 objets anciens et plus récents reflétant toutes les facettes de la vie des ethnies minoritaire du Tây Nguyên se trouvent dans la collection d’un couple de la ville de Buôn Ma Thuôt, province de Dak Lak (Centre). Ce couple compte ouvrir un musée privé du Tây Nguyên.

La collection appartient au couple à Lê Tuân et à sa femme Ngô Thi Kim Cuc, ancienne directrice du Musée de la province de Dak Nông. Ces dernières années, leur café «Rendez-vous au Tây Nguyên», situé rue Pham Hông Thai de la ville de Buôn Ma Thuôt, est devenu très connu des habitants locaux et touristes grâce à la présentation d’objets anciens très caractéristiques du Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre), berceau de l'Espace culturel des gongs inscrit en 2005 au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO.

Vêtements quotidiens ou rituels, gùi (hottes), cung (arc), no (arbalètes), ustensiles ménagers, matériel de chasse, de pêche, outils de forgeron, métiers à tisser, instruments aratoires... y sont présentés. Le fleuron de la collection ce sont 138 tambours de plus de 100 ans, de 30 groupes de gongs et des centaines de choé anciens (jarres) des ethnies minoritaires du Tây Nguyên comme Ê Dê, M’Nông, Jrai, etc.

Tous ces objets précieux sont le fruit de plus de 30 ans de collecte. Toutes leurs économies y sont passées. «Nous avons dû parfois emprunter de l’argent auprès de nos proches pour racheter des objets anciens parce que nous ne voulions pas qu’ils soient vendus aux chiffonniers», confie Ngô Thi Kim Cuc.

«Ngô Thi Kim Cuc possède un trésor d’objets anciens du Tây Nguyên, certains très rares, et elle pourrait ouvrir un musée privé», affirme Bùi Van Khôi, chef de l'Office de la culture relevant du Service de la culture, des sports et du tourisme de Dak Lak.

Le rêve d’ouvrir un musée privé

Selon Ngô Thi Kim Cuc, au cours de ses 34 ans de travail dans les musées, et notamment au poste de directrice du Musée de la province de Dak Nông, elle n’a cessé de déplorer la perte des objets anciens des ethnies minoritaires du Tây Nguyên, au mieux vendus à des collectionneurs, au pire à des ferrailleurs. Cependant, le budget étatique n’est pas suffisant pour les acheter. C’est pourquoi animés par l’amour de la culture du Tây Nguyên, elle et son mari ont décidé de collecter ces objets. «Tambours, gongs, jarres… sont l’âme du Tây Nguyên. Il est impensable de les perdre», souligne Ngô Thi Kim Cuc.

Actuellement, une partie de la collection est exposée dans son café situé rue Pham Hông Thai, ville de Buôn Ma Thuôt,. «Nous voudrions fonder un musée privé afin de les présenter au plus grand nombre. Un rêve difficile à concrétiser en raison du terrain et des fonds ! Mais nous avons le soutien des autorités locales», confie Ngô Thi Kim Cuc.

«L’État devrait offrir de meilleures conditions pour que Ngô Thi Kim Cuc ouvre un musée privé afin de présenter la culture du Tây Nguyên, notamment aux touristes», estime Tô Anh Tuân, directeur du Service de la culture, des sports et du tourisme de Dak Lak.

Le courrier du Vietnam