La vie rythmée par les gongs des Muong
Mettre à jour: 10 Mars 2014
Dans les montagnes du Nord, de grandes maisons sur pilotis abritent l’ethnie Muong. Afin d’en découvrir les coutumes, le Village culturel et touristique des ethnies du Vietnam (Hanoi), a reconstitué sa fête des gongs.  

Sur fond de musiques à la fois douces et pleines d’entrain, les filles et les garçons de l’ethnie Muong, vêtus de leurs tenues traditionnelles particulièrement colorées, dansent sur la place du village. Il s’agit de la fête des gongs, organisée à l’occasion du Têt pour apporter santé et prospérité au village.  

Les danseurs rythment leurs mouvements aux bruits des gongs (chiêng en vietnamien), ces instruments de percussion qui font la fierté de l’ethnie. Composé d’un grand rond de métal et d’une épaisse baguette en bois, les gongs sont particulièrement précieux. Certains ont plus d’une centaine d’années. Longs et difficiles à fabriquer - afin d’obtenir une sonorité parfaite -, les gongs coûtent chers. Pourtant, les Muong ne s’en passeraient pour rien au monde.

Le gong résonne à chaque cérémonie

Les Muong habitent de grandes maisons sur pilotis, dans lesquelles on accède à l’aide d’une petite échelle. De cette manière, les occupants de la maison vivent surélevés par rapport au sol afin de se protéger des animaux dangereux.  

Bùi Van Khân, ancien du village Muong de la province de Hoà Binh, est assis en tailleur sur les tapis tissés qui recouvrent le sol. Au-dessus de lui sont accrochés toute une multitude de gongs, allant du plus petit au plus grand. «Les gongs ont des sonorités différentes en fonction de leur taille. Tous les Muong savent se servir de cet instrument dès leur plus jeune âge. Nous l’utilisons toute l’année, à une vingtaine de cérémonies différentes, pour honorer les divinités, accueillir un nouveau-né, fêter un mariage, célébrer des funérailles, prier la pluie, obtenir de bonnes récoltes, ou encore prévenir le village d’un danger imminent», explique Bùi Van Khân.  

Le feu constitue le coeur de la maison. Ce dernier reste constamment allumé pour réchauffer habitat, surtout en hiver lorsque le climat prend des tournures particulièrement rigoureuses dans les montagnes du Nord. Au fond de la maison, les femmes s’activent déjà pour préparer le repas.

Ne résistant pas à l’envie de faire une petite démonstration, Bùi Van Khân saisit l’instrument le plus proche qu’il frappe en son centre d’une main habile. Un son lourd et puissant résonne un bref instant dans la maison, dessinant au passage un sourire sur le visage du vieil homme. 

 

CVN