Le groupe CBRE vient de rendre public les résultats de son étude sur le marché touristique à Phu Quôc, province de Kiên Giang (Sud). De nombreux facteurs, notamment sa beauté sauvage et sa tranquillité, font de cette île l'une des destinations touristiques les plus attrayantes du Vietnam. Il existe toutefois des difficultés et les touristes ne reviennent pas forcément à l’île «émeraude». Explications.
Le réseau hôtelier le plus efficace du pays
Selon CBRE, par rapport aux grandes villes touristiques comme Phan Thiêt, Nha Trang, Dà Nang (Centre) ou Vung Tàu (Sud), et même par rapport aux deux plus grandes villes que sont Hanoi et Hô Chi Minh-Ville, le marché hôtelier haut de gamme de Phu Quôc obtient d’excellents résultats en matière de fonctionnement. Le coût moyen de la chambre dans deux hôtels de catégorie supérieure à Phu Quôc en 2013 était de 124 dollars, alors que dans la «capitale des resorts», Mui Né, il était seulement de 115,8 dollars, à Hô Chi Minh-Ville, de 123,2 dollars, et à Hanoi, de 102,27 dollars...
Ce sont les hôtels-maisons de repos qui semblent dominer le marché, devant les hôtels haut de gamme. Les touristes en général, et plus particulièrement les étrangers, préfèrent résider dans des hôtels proches de la nature afin de vivre à son rythme.
Le prix des chambres baissera à l'avenir lorsque le prix de l'électricité sur l'île diminuera, lui aussi, de 50% à 60% grâce au raccord de l’île au réseau national. Les chambres d'hôtel sont les plus bondées de janvier à mars, avant de voir le nombre d'occupants diminuer entre mai et septembre.
Un standing à revoir
La majorité des établissements d'hébergement à Phu Quôc sont des motels ou de petits hôtels. Sur un total de 100 établissements totalisant 2.900 chambres, seuls 15 hôtels avec 952 chambres sont conformes au normes internationales selon les estimations de CBRE. Aujourd'hui encore, il n’y a aucun 5 étoiles à Phu Quôc.
Les meilleurs hôtels se trouvent à l'ouest de l'île, le long de la plage principale de Bai Truong. C’est très calme, propre, avec du sable blanc et une eau chaude pendant la saison sèche - de novembre à avril, en d’autres termes, des conditions idéales pour le tourisme. En revanche, l'est de l'île ne possède pas d'hôtels, alors que cette région abrite quelques-unes des plus belles plages de l’île comme Bai Sao, Bai Vong ou Bai Khem.
Assez ou davantage ?
Le nombre d’étrangers visitant Phu Quôc est plus faible que prévu. Raison pour laquelle le gouvernement a décidé d’exempter de visa les touristes étrangers pour une durée de 30 jours. Cette exemption en vigueur depuis le 10 mars 2014 s'applique à tous les touristes étrangers visitant Phu Quôc avec transit vers d’autres aéroports et ports maritimes au Vietnam. En raison du faible nombre d'hôtels aux normes internationales et de l’omniprésence de petits hôtels, les touristes en MICE représentent une faible part des visiteurs de l'île.
L'important, c'est de créer davantage de produits attrayants pour que les touristes restent plus longtemps et, surtout, qu’ils reviennent ? En moyenne, le séjour est bref, de 2 à 3 jours, et ceux qui retournent à Phu Quôc sont peu nombreux, de l’ordre de 5%.
Selon CBRE, si les autorités de l’île n’ont pas de plans de développement de meilleures infrastructures pour diversifier les services touristiques, l’objectif d’accueillir de 2 à 3 millions de visiteurs chaque année en 2020, puis 7 millions en 2030, sera difficile à atteindre malgré l'exemption de visa de 30 jours.
Bien que le nombre d'hôtels à Phu Quôc ne soit pas élevé, celui d'employés qualifiés est encore trop faible. Toutefois, avec environ 1.000 chambres d'hôtel supplémentaires dans les deux années à venir, le recrutement risque de s’animer quelque peu. Mais s'il n'y a pas de plan de création et de développement des centres de formation et d’écoles professionnelles, les investisseurs dans l'hôtellerie devront dépenser beaucoup pour attirer du personnel très qualifié.