Dans un contexte difficile marqué par le manque de débouchés stables, la domination des produits chinois, la désertion des employés et la flambée du prix des matériaux, certains villages de métiers arrivent néanmoins à tirer leur épingle du jeu, grâce au tourisme.
Depuis plus de 10 ans, le nombre de touristes visitant Tra Quê a connu une forte hausse.
Lorsqu’on visite le village de moulage de bronze de Phuoc Kiêu, commune de Diên Phuong, district de Diên Bàn, province de Quang Nam (Centre), de nombreux ateliers et autres magasins vendent des produits, mais peu de clients en achètent.
Pourtant entre 1980 et 1987, le village de Phuoc Kiêu était considéré comme le plus florissant. Depuis, il n’a cessé de décroître. Actuellement, la plupart des ateliers traditionnels sont fermés et seules quelques entreprises privées restent ouvertes. Pourtant, ces entrepreneurs ont réduit leur production et travaillent au jour le jour, sur commande.
Selon les villageois, les causes de ce déclin sont à chercher dans le manque d’intérêt des produits à base de bronze moulé, la baisse du nombre d’artisans et la répartition hasardeuse des activités commerciales.
Les maisons traditionnelles du village de Phuoc Kiêu, siuées sur la route nationale 1A, du hameau de Chiêm Thành, sont fermées presque toute l’année et on ne connaît pas les propriétaires. La situation commerciale est totalement anarchique, faite de rivalités peu reluisantes et les matières premières ne sont plus vraiment d’origine locale mais proviennent plutôt des provinces de Bac Giang (Nord), de Thua Thiên-Huê (Centre), voire de Hô Chi Minh-Ville.
C’est le même cas pour le village de textile de Ma Châu, dans la cité Nam Phuoc, du district de Duy Xuyên, province de Quang Nam. Les usines textiles ferment les unes après les autres et beaucoup d’ateliers ayant investi des milliards de dôngs doivent se réorienter ou déposer le bilan. À noter qu’en 1980, le village comptait plus de 7.000 machines à filer en bois et qu’aujourd’hui il n’en reste que 500. De plus, les produits textiles du village n’arrivent pas à concurrencer ceux venant de Chine, qui ont un meilleur design et des prix plus bas.
Artisanat et tourisme, une recette qui marche
Face à ces difficultés, la province de Quang Nam a donc mis en pratique de nombreuses solutions dont la recherche de débouchés pour les produits en alternance avec le tourisme.
Le village de menuiserie de Kim Bông, à Hôi An, accueille chaque année des milliers de touristes vietnamiens et étrangers. Au village de légumes de Trà Quê, en 2003, les dirigeants de Hôi An ont commencé à exploiter des circuits de découverte de la vie des agriculteurs. Depuis plus de 10 ans, le nombre de touristes visitant Trà Quê a connu une forte augmentation. Il est même devenu une des destinations incontournables de Quang Nam !
La fabrication de lanternes de Hôi An fait recette également. Ces beautés lumineuses sont vendues comme souvenirs aux touristes. En plus, Hôi An organise un concours de design et d’exposition de lanternes à l’occasion du Nouvel An lunaire, afin d’honorer et promouvoir l’artisanat traditionnel.
Récemment, la ville a également mis en œuvre une zone de présentation de produits en bambou et nipa, d’un coût total de 4 milliards de dôngs.
De même, à Quang Nam, certains projets de tourisme communautaire sont considérés comme de nouvelles orientations pour le développement durable grâce à l’appui de nombreuses organisations étrangères. Dans les régions montagneuses, en s’appuyant sur le tourisme communautaire, le tissage de brocart et la vannerie fine en rotin retrouvent une nouvelle vigueur.