Le temple de la Dame céleste joue un rôle important dans la vie culturelle et religieuse des Hoa (Vietnamiens d’origine chinoise) de Saigon-Cho Lon. Ils adorent la Dame céleste, déesse chinoise censée protéger les marins et les pêcheurs. Le célèbre historien Vuong Hông Sên a salué la beauté de ce temple.
Depuis la fin du 17e siècle, de nombreux Chinois sont venus s’installer à Cho Lon (Grand marché). En 1760, un temple a été construit, dédié à Matsu, appelée Thiên Hâu Thanh Mâu (Dame céleste), d'architecture chinoise. Il a subi de nombreuses améliorations et réparations, mais a conservé son style d'origine. Il a contribué à enrichir les caractéristiques culturelles de l'ancien Saigon-Gia Dinh. Les matériaux de construction comme briques, tuiles ou céramiques ont été importés du Sud de la Chine, région d’origine des Hoa.
En 1993, le temple de la Dame céleste a été classé « vestige architectural et artistique national ».
En plus d’être un lieu cultuel, le temple est aussi un lieu où la communauté Hoa peut se rencontrer et s’entraider. Chaque année, le 28e jour du 12e mois lunaire, un rituel d'adoration est dédié à Matsu, avec des prières pour la paix et la prospérité du pays. Le 23e jour du 3e mois lunaire est la principale fête du temple.
Le temple a une porte à trois entrées stylisées, qui permette de garder un environnement clair et aéré les jours où le temple est bondé. La salle antérieure a deux autels, l'un dédié au génie Phuc Duc Chanh Thân (Bonheur-Vertu) à droite, l’autre à gauche au Môn Quan Vuong (génie gardien de l'entrée), et une stèle de pierre sur laquelle est gravée la légende de la Dame céleste.
Dans la salle principale, il y a une statue de Matsu, sculptée dans un bloc, d’un mètre de haut. Elle a été taillée avant la construction du temple. Installée à Biên Hoà jusqu'en 1836, elle a été déplacée ici. Deux sous-salles du temple principal sont dédiées à Quan Thanh, Ksitigarbha et Caishen (Dieu de la richesse).
Des bas-reliefs en céramique décorent le toit, avec des motifs de fleurs, de feuilles et d’êtres humains.
Dans la cour trônent deux lions, chacun sculpté à partir d’un bloc de pierre. Le célèbre historien Vuong Hông Sên a salué la beauté de ce temple.
On dénombre environ 400 objets anciens conservés dans le temple, dont 7 statues de génies, 6 statues de pierre, 9 stèles et deux petites cloches, 10 planches laquées horizontales gravées avec des caractères chinois, 23 sentences parallèles, 41 gravures et autres. Tous ces objets ont été fabriqués habilement avec un design raffiné. En outre, il y a des éléments offerts par les fidèles Hoa dont des brûle-parfums en grès.
La légende veut que Thiên Hâu Thanh Mâu soit née en 1044 à Fou Kiên, en Chine, sous la dynastie des Sông, avec comme nom de naissance Mi Châu. Un jour, son père et ses deux frères, qui mènent un bateau transportant du sel pour Jiangxi, rencontrent une grosse tempête. Mi Châu est à la maison avec sa mère sur le métier à tisser. Elle sort et essaye de sauver son père et ses deux frères, mais ne peut extirper des vagues déchaînées que les deux premiers. C’est ainsi qu’elle est devenue la déesse en robe rouge, errant sur les mers pour aider les navigateurs en perdition. Les équipages de bateaux de pêche hauturiers ont l'habitude de prier pour elle. En 1110, elle a reçu le titre de "Thiên Hâu Thanh Mâu" (Matsu, ou grand-mère) par la dynastie des Sông.
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