Qui dit Hà Giang, dit haut plateau karstique, cols vertigineux, routes sinueuses, lieux emblématiques d’une région ethnico-chromatique. Il existe aussi dans le district de Dong Van un lieu fait de sérénité où l’homme s’entremêle délicatement à la nature. C’est le bourg de Pho Bang.
Le marché de Pho Bang
Pho Bang était jadis le chef-lieu du district Dong Van, fief traditionnel des Chinois et des Mông, deux communautés ethniques du haut plateau kartisque. Quand l’ancien quartier de Dong Van s’est transformé en chef-lieu du village, Pho Bang, lui, a conservé le calme d’un bourg de montagne. Nguyen Van Nam, qui habite Hanoi, apprécie le charme discret de ce bourg, niché à 117 km de Hà Giang, juste derrière les prairies de fleurs de sarrasins.
« La gentillesse des habitants et la simplicité du lieu constituent la beauté unique de Pho Bang. J’aime me balader dans ce petit bourg pour retrouver un peu de calme et de sérénité. »
Pho Bang est caché entre les montagnes calcaires pluriséculaires. Il est difficile d’imaginer que ce minuscule bourg était jadis le centre névralgique de toute une région. Ici, il n’y a que deux rues principales et quelques dizaines de maisons en terre battue, avec des toits en tuile et des murs aux couleurs du temps décorés de sentences parallèles en chinois. Mua San Say, un autochtone : « Les maisons respectent l’architecture traditionnelle. Elles ont des colonnes en bois et les murs en terre battue. Quoi de mieux que d’habiter dans un endroit où il fait frais en été et chaud en hiver ? »
Le temps semble s’être arrêté dans ce petit bourg où l’on peut croiser n’importe où des femmes assises à côté du four, en train de faire le ménage ou la cuisine. Lan May Di, une Chinoise, est en train de préparer une sauce au parfum extraordinaire: « C’est une sauce à base de soja. On y ajoute quelques épices comme du piment, de la cardamome, de la badiane, du gingembre et du sel. C’est une sauce pour l’hiver qui accompagne parfaitement plusieurs plats. Un bol de potage de riz ou de riz gluant cuit à la vapeur garni de cette sauce nous fait plaisir ! »
La plupart des autochtones sont horticulteurs. Lorsqu’arrive la récolte, tout le bourg se transforme en une immense prairie de fleurs multicolores.
La tranquillité de Pho Bang n’est brisée qu’une fois par semaine, le jour du marché que tout le monde attend. On s’y rend pour acheter des outils, de la nourriture ou tout simplement pour se balader.
Rendez-vous dans ce petit bourg pour oublier les ennuis de votre train-train quotidien et prendre un bol d’air pur.