Nécessité d'aménager le tourisme maritime et insulaire
Mettre à jour: 29 Juin 2009
Avec ses 3.260 km de côtes, environ 3.000 îles et près d'un million de kilomètres carrés de régions maritimes, le Vietnam se situe au 27e rang mondial parmi les 156 pays possédant un littoral maritime. Avec de tels atouts, le Vietnam est appelé à jouer la carte du développement touristique maritime et insulaire.

Avec ses milliers de kilomètres de côtes, le Vietnam est doté de forts atouts sur le plan touristique. Par rapport à de nombreux autres pays dans la région, ses ressources maritimes et ses conditions naturelles sont non moins abondantes.

En moyenne, le pays compte un kilomètre de côtes pour 100 km² de terre ferme, un taux élevé en comparaison de la moyenne mondiale (1/600). Parmi les quelque 3000 îles du Vietnam, 3 ont une superficie supérieure à 100 km², 23 d'une surface de plus de 10 km², 82 de plus d'un km² et environ 1400 îles n'ont pas de nom.

Grâce à ses importantes régions maritimes et littorales, le Vietnam a pignon sur rue… ou plutôt sur océan Pacifique. En effet, avec un kilomètre de côtes pour 100 km² de terre ferme, le Vietnam occupe une position géopolitique et géoéconomique particulière parmi les pays de la région. Et il semblerait qu'outre cette large fenêtre ouverte sur l'étranger, la nature ait donné le meilleur d'elle-même pour doter le Vietnam de sites littoraux remarquables : 125 plages paradisiaques ont été classées comme stations balnéaires d'envergure internationale. Ces plages, à l'état virginal, sont en général à pente douce, bien ensoleillées et couvertes de sablon (sable fin et très menu). En outre, l'eau, turquoise et limpide, incite volontiers à la baignade. Mais, c'est sans aucun doute le mariage harmonieux entre ce paysage naturel et le paysage socioculturel des régions maritimes, côtières et insulaires, ainsi que leurs conditions géographiques et topographiques favorables qui ont facilité leur développement touristique beaucoup plus rapidement que d'autres régions à l'intérieur.

Et, aujourd'hui, il est indéniable que le tourisme maritime joue un rôle particulièrement important dans la stratégie de développement touristique national. D'ailleurs, d'ici 2010, la priorité est donnée à 5 zones littorales : Ha Long-Cát Bà-Ðô Son (Nord), Lang Cô-Canh Duong-Non Nuoc, Ðai Lanh-Van Phong-Nha Trang (Centre), Long Hai-Vung Tàu-Côn Ðao et Rach Giá-Phú Quôc (Sud).

Il faut dire que les seules régions côtières regroupent actuellement environ 70% des sites touristiques du pays. Parmi eux, les zones touristiques haut de gamme ne manquent pas comme Tuân Châu (Ha Long), Van Chài (Thanh Hóa), Sun Spa resort (Quang Bình), Lang Cô (Huê), Furama (Ðà Nang), The Nam Hai resort, Palm Garden resort (Quang Nam), Vinpearl (Nha Trang), Mui Né (Bình Thuân), Long Hai, Saigon-Côn Ðao resort (Vung Tàu), Saigon-Phú Quôc resort (Kiên Giang)…

Les chiffres soulignent aussi cette prépondérance de l'attrait du bord de mer. Chaque année, c'est le tourisme maritime et insulaire qui attire le plus grand nombre de voyageurs étrangers au Vietnam (environ 70%) et plus de 50% de touristes locaux, 65% des travailleurs du secteur touristique national. Environ 50% des chambres d'hôtel (dont 80% de 3 à 5 étoiles) sont au service du tourisme maritime. Les recettes provenant des activités touristiques maritimes représentent 60% du chiffre d'affaires du secteur touristique national. Il n'est donc pas étonnant de constater qu'il y a 3 zones touristiques maritimes sur un total de 4 zones touristiques de niveau national, 12 des 30 zones touristiques spécifiques et 10 des 11 zones touristiques urbaines du pays.

Un grand potentiel touristique à exploiter

"Malgré ses atouts, le Vietnam n'a pas pu les exploiter efficacement pour développer son tourisme maritime. Il n'a pas su déterminer sa propre image sur la carte touristique maritime et insulaire des pays de la région comme du monde", reconnaît Pham Truong Hoàng, de l'École supérieure d'économie nationale.

Actuellement, par suite des conditions climatiques, les zones touristiques maritimes et insulaires dans les provinces côtières comprises entre Quang Ninh et Thua Thiên-Huê (Centre) accueillent essentiellement des touristes domestiques en été (à l'exception de Ha Long et Huê qui attirent toujours de nombreux étrangers). Malgré les tentatives de voyagistes professionnels vietnamiens partis à l'étranger pour acquérir des expériences et les efforts conjugués des autorités locales, on y voit encore bien peu de touristes étrangers à d'autres saisons.

Pourtant, depuis quelques années, les rivages du Vietnam sont devenus, à juste titre, des lieux très attractifs pour le tourisme maritime. Mais le rêve risque de se transformer en cauchemar. En effet, qui dit tourisme dit aussi structures d'accueil ! Or, à ce sujet, la pure beauté des sites risque de s'estomper, voire disparaître, avec une exploitation plutôt anarchique des ressources naturelles, due à la construction et au développement spontanés des hôtels, resorts et services associés. "Les resorts poussent comme des champignons dans les provinces du Centre, notamment à Bình Thuân, et sur l'île de Phú Quôc (Sud), alors qu'aucun schéma directeur sur le développement touristique maritime et insulaire n'est pas élaboré", remarque M. Hoàng.

Pendant des millions d'années, la mer, le ciel et la terre se sont alliés pour façonner des merveilles naturelles d'une beauté saisissante. Or, l'homme, s'il n'y prend garde, pourrait détruire cet héritage en un clin d'œil par des actions désordonnées uniquement basées sur un profit à court terme ! Espérons que le développement de ce type de tourisme se fasse de manière intelligente et respectueuse, afin de conserver intégralement les richesses biologiques des mers et îles. Et souhaitons que la mer longtemps encore puisse "danser le long des golfes clairs !"
Le courrier du Vietnam