À la (re)découverte de la pagode Keo, un trésor architectural
Mettre à jour: 04 Octobre 2017
La pagode Keo attire depuis longtemps de nombreux visiteurs venus des quatre coins du Vietnam. Vieille de quatre siècles, elle est l’une des plus belles et des plus célèbres du pays.

La pagode Keo est située dans la commune de Duy Nhât, district de Vu Thu, province de Thái Bình, à une centaine de kilomètres au sud de Hanoï.

Selon la légende, le premier nom de cet édifice fut Nghiêm Quang. Le bonze supérieur Không Lô le construisit en 1067 dans le village de Giao Thuy, alias village de Keo. La pagode se situait à de gauche du fleuve Rouge. Après sa mort, le nom Nghiêm Quang fut remplacé par Thân Quang. En 1611, une grande crue  emporta le village et aussi l’édifice. Les habitants furent obligés de quitter leur village. Une moitié s’établit à gauche du fleuve Rouge, au Sud-Est, et le reste au Nord-Est où ils reconstruisirent, en 1630, la pagode Keo telle qu’on la connaît d’aujourd’hui. Les travaux durèrent deux ans.

La structure originelle conservée dans son jus

L’architecture est celle de la dynastie des Lê postérieurs (1427-1789). Un espace immense s’ouvre devant les yeux ébahis des visiteurs pénétrant dans cet ensemble. Le sanctuaire principal est couvert de toitures de tuiles, supportées par des colonnes en bois de fer (gô lim) finement sculptées.

Deux stèles relatent l’histoire de la construction de cet ouvrage. «J’aime l’architecture de cette pagode, surtout les sculptures sur les colonnes soutenant la charpente. Selon les annales historiques, l’édifice aurait été rénové plusieurs fois mais je trouve que la structure originale du XVIIe siècle est encore très bien conservée», a estimé Siripong Khun Cham Nan, un architecte thaïlandais.

La pagode couvre environ 5,8 ha et comprend 18 ouvrages, en totale harmonie avec la nature environnante.

Bien que rénovée plusieurs fois, sa structure du XVIIe siècle est encore bien visible. L’ouvrage est célèbre pour sa tour de la cloche. De plus de 11 m de haut, elle comprend trois toits superposés, avec des balcons travaillés avec finesse. L’édifice ressemble à une fleur de lotus.

Au premier étage se trouve un gong en pierre de 1,2 m de long. Au deuxième, une cloche en cuivre de 1,3 m de haut, fondue en 1686. Au troisième, une autre cloche, datant de 1796.

«Je suis étonnée devant ce monument. Jamais je n’ai vu un tel clocher doté d’une forme architecturale de style classique si belle. Je pense qu’il s’agit d’un ouvrage architectural en bois qui est typique de la dynastie des Lê postérieurs»,a indiqué Mariel Durante, de nationalité française, qui s’intéresse à l’histoire des dynasties féodales du Vietnam.

Cette pagode possède aussi une impressionnante collection d’objets religieux et historiques, dont des statues datant de la dynastie des Lê postérieurs. L’ensemble du site a été classé «site national spécial» en 2012.

Chaque année, au printemps (le 4e jour du 1er mois lunaire) et à l’automne (entre le 13e et le 15e jours du 9e mois lunaire) se tient un festival religieux. Il comprend aussi des spectacles et jeux populaires s’inspirant de la vie des paysans du delta du fleuve Rouge.

Si vous vous intéressez aux vieux édifices religieux, ne manquez surtout pas la pagode Keo, trésor architectural de plus de 400 ans.