Que peut-on faire pour préserver et promouvoir les grandes valeurs de la scène traditionnelle dans la vie moderne est une problématique qui tourmente les spécialistes en arts folkloriques, dont le Docteur Dinh Quang Trung, directeur adjoint de l'Institut des arts scéniques et de la cinématographie.

Il s'agit également d'une préoccupation pour les artistes dont la vie est étroitement liée à la scène traditionnelle et son essor, tels que ceux du tuông (théâtre classique), chèo (opéra folklorique du Nord), cai luong (théâtre rénové du Sud), hat bài choi (airs de distributeur de carte très populaire dans la partie méridionale dans le Centre)...

En effet, depuis début juillet, une mission d'experts a procédé à une étude des théâtres du Centre afin de conseiller le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme (MCST) dans l'élaboration de politiques et d'orientations appropriées à l'essor de ces arts folkloriques en cette vie dite "moderne".

Selon l'Artiste émérite Kim Hùng qui s'est initié au tuông dès l'âge de 16 ans, la plupart des artistes "grandissent" davantage dans l'art de la scène plutôt que dans les écoles. Et de fait, nombre connaissent les difficultés sur ce plan, ne pouvant mener de front école et étude de ces arts, étude particulièrement prenante et exigeante... Ainsi, nombre d'autres artistes ayant 40 ans de carrière n'ont aucun diplôme ou certificat. C'est donc l'heure pour les écoles et théâtres de se rapprocher afin de recruter et de former des jeunes, a souligné l'artiste émérite Kim Hùng. Un rapprochement impliquant une coopération pour une formation unique afin d'éviter les pertes de temps et autres... En réalité, recruter un étudiant pour les arts traditionnels est difficile, et le faire demeurer avec la scène l'est encore plus.

Des pains sur les planches

Après les efforts inlassables du Centre de préservation et de développement des arts scéniques du Vietnam, le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme (MCST) a décidé récemment de créer au Nord un club de bài choi. Selon le musicien Hanh Nguyên, ancien directeur adjoint de l'École supérieure du théâtre et du cinéma, le club invitera des artistes de bài choi afin de reconstituer les anciens airs pour les reproduire dans les lieux de représentation artistique de la capitale. Et en cette conjoncture de carence de jeunes artistes, le club réunira des artistes de tuông des troupes artistiques, avant de se consacrer à la sélection d'étudiants suivant la méthode traditionnelle de transmission orale de l'art.

Par ailleurs, le MCST va réexaminer les modalités de recrutement et de formation des étudiants dans les écoles spécialisées dans les arts traditionnels. Prochainement, l'École supérieure du théâtre et du cinéma va appliquer un régime d'admission directe afin de pouvoir davantage répondre aux besoins en formation des théâtres et localités.