Le Comité populaire de la province de Hai Duong a organisé jeudi une cérémonie afin de recevoir le certificat de reconnaissance par l'UNESCO du chant Ca trù en tant que patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente.
S'exprimant à cette occasion, Mme Katherine Muller Marin, représentante en chef du Bureau de l'UNESCO au Vietnam, a estimé que cette reconnaissance contribuera à renforcer la compréhension sur l'importance de la préservation et du développement d'une culture du Ca trù durable, non seulement en tant que telle mais aussi pour soutenir les artistes ayant consacré leur vie à cet art.
Selon Dang Viet Cuong, directeur du Service de la Culture, des Sports et du Tourisme de Hai Duong, la province lancera jusqu'en 2020 des programmes d'actions pour protéger cet héritage, notamment la préservation et la valorisation du Ca trù, le rassemblement de l'ensemble des documents sur cet art, l'élaboration de programmes culturels, éducatifs et de communication afin d'améliorer les connaissances au sein de la société et de la responsabiliser à l'égard du Ca trù...
Ce dernier est une forme complexe de poésie chantée que l'on ne trouve qu'au nord du Vietnam et dont les vers suivent la métrique traditionnelle de la poésie classique vietnamienne.
Le groupe de Ca trù comprend trois personnes : une chanteuse qui utilise les techniques respiratoires et du vibrato afin de produire des ornementations vocales uniques, tout en jouant des claves ou en frappant sur une boîte en bois, et deux instrumentistes qui l'accompagnent de la sonorité profonde d'un luth à trois cordes et du son énergique d'un tambour d'éloge.
Le Ca trù possède cinquante-six formes musicales ou mélodies différentes. Des artistes populaires transmettent oralement leur art, autrefois au sein de la famille, aujourd'hui à toute personne qui souhaite l'apprendre.
En raison des guerres incessantes et du manque de sensibilisation, le Ca trù est tombé en désuétude au cours du XXe siècle. Bien que les artistes aient fait des efforts remarquables pour transmettre le répertoire ancien aux plus jeunes générations, le Ca trù risque toujours de disparaître du fait de la diminution du nombre de praticiens, ne serait-ce qu'en raison de leur grand âge.