Selon les statistiques des 14 arrondissements et districts de Hanoi, la capitale possède près de 1.000 patrimoines culturels immatériels dont 100 ont besoin d’une protection.
«Faire des statistiques sur les patrimoines immatériels est particulièrement nécessaire pour les classer suivant leur valeur et prendre les mesures de protection qui s’imposent», selon Pham Thi Lan, chef du bureau de gestion des patrimoines culturels du Service de la culture, des sports et du tourisme de Hanoi.
Selon le Docteur Lê Thi Minh Ly, directeur adjoint du Centre de conservation et mise en valeur du patrimoine culturel, quelques us et coutumes et arts traditionnels risquent de disparaître, tels l’argot du village de Da Chât dans le district de Phu Xuyên, les chants populaires Trông quân (chant et danse avec tambourins), le Tuông (théâtre classique) du district de Chuong My, ou encore la fête du temple de Trân Vu...
«Aujourd’hui, on n’interprète plus du Trông quân. Les jeunes ne s’intéressent pas à cet art, et les artistes qui le maîtrisent sont très âgés. C’est pourquoi il faut se hâter de prendre des mesures pour le sauvegarder», fait remarquer Mme Ly lors d’une conférence sur la gestion des patrimoines culturels de Hanoi, en novembre dernier.
En travaillant dans le village de Da Chât, les spécialistes ont découvert son langage argotique. Les producteurs de mortiers qui voulaient garder le secret de leur métier, ont utilisé leur propre langage pour discuter librement devant leurs clients. Aujourd’hui, ce métier a disparu, et c’est la raison majeure de la perte progressive de ce langage singulier.
Protection de l’art du ca trù
Concernant le ca trù (chant des courtisanes) qui a été inscrit en 2009 sur la liste du patrimoine immatériel par l'UNESCO, malgré beaucoup d’efforts, il a toujours besoin, à ce jour, d’une protection spéciale. Le nombre de clubs de ca trù a diminué, passant de 15 en 2009 à 12 en 2014. Des troupes célèbres comme le Centre culturel de ca trù Thang Long, le club Huong Sac et le club Tràng An... se sont éteints.
Pour protéger ce patrimoine culturel, Hanoi prend des mesures. En 2015, le Service de la culture, des sports et du tourisme de Hanoi lancera un plan de protection de l’art du ca trù. Hanoi réserve des conditions particulières aux artistes afin qu’ils puissent le pratiquer et le promouvoir, notamment en finançant leurs instruments, en mettant à leur disposition des espaces pour les représentations.
Aujourd’hui, le temple Kim Ngân, dans la rue Hàng Bac (arrondissement de Hoàn Kiêm) demeure le lieu majeur de rencontres régulières entre les artistes et leur public.