Depuis que Hanoi s'agrandit en absorbant des districts limitrophes, les villages de métier traditionnel qui gravitent à sa périphérie ont bon espoir d'attirer davantage de tourisme. Même si pour cela, il reste de nombreux points à améliorer.
Au tour de Hanoi, il existe plusieurs villages spécialisés dans un artisanat traditionnel. Les plus connus sont celui de la poterie à Bat Tràng, de la menuiserie à Vân Hà et Liên Hà, du bronze à Ngu Xa. Depuis son élargissement, Hanoi en recense en tout 530, avec de nouvelles perles comme la soie de Van Phuc, la broderie de Dai Dông, la laque poncée et les incrustations de nacre de Chuyên My, la sculpture sur bois de Son Dông… Chaque village a ses propres atouts et ses identités particulières. Et de ce nombre record, un potentiel touristique intéressant, qui pourrait s'articuler autour d'une région riche des valeurs culturelles et historiques.
Les agences de voyage l'ont bien compris, proposant un ou des villages de métier traditionnel dans leur circuit. Selon Duong Mai Lan, chargée d'études et de développement du voyagiste Vietravel pour Hanoi, le tourisme dans ces villages est une étape essentielle des circuits de la capitale et un centre d'intérêt pour les visiteurs. Il permet de créer un distinguo avec les autres régions du pays. Pour le rendre attractif et lui apporter plus de considération, 11 villages de métier ont décidé d'un réaménagement lié au tourisme. Ce projet devrait s'achever en 2012.
De la nécessité d'un intérêt adéquat Mais déjà, les villages peuvent s'inspirer des 2 "phares" de Hanoi, la soie de Van Phuc et la céramique de Bat Tràng. Ils attirent tous les jours des convois d'étrangers qui allient la visite culturelle au plaisir d'achats de produits artisanaux authentiques et de qualité. Des activités sont même prévues et il n'est pas rare que les visiteurs se transforment en artisans pour être initiés aux différentes phases de production.
Mais ces 2 villages sont en quelque sorte l'arbre qui cache la forêt. Car l'immense majorité des villages n'ont d'yeux que pour le commerce et délaissent tous les à côtés touristiques. "Faire du tourisme, c'est avant tout aider les visiteurs à comprendre la culture et l'histoire de leur métier traditionnel. Les affaires viennent après", précise le responsable marketing des tours de Red Tour, Nguyên Công Hoan. De fait, l'accent doit porter sur "les services professionnels" et une diversification des modèles, une homogénéité du prix des produits, la protection de l'environnement et un investissement dans les infrastructures des villages de métier, insiste-t-il.
Pour Cao Thi Ngoc Lan, directrice adjointe du Service municipal de la Culture, des Sports et du Tourisme, un essor du tourisme au sein des villages de métier nécessite de revoir leur situation de développement. Si tel ou tel village possède ses propres fêtes, il faut les organiser de façon à attirer les voyageurs, construire des centres de présentation des produits sans oublier la participation des divers niveaux d'autorité, dit-elle. Aussi, une conscience doit naître autour du tourisme et de ses retombées pour la communauté, de l'intérêt de posséder un environnement sain et de l'importance de transmettre le métier aux jeunes générations. "Une fois que les villages de métier auront un intérêt adéquat, le tourisme s'épanouira rapidement", conclut Mme Lan.