La vannerie de Kim Son
Mettre à jour: 06 Janvier 2015
En plus d’abriter la cathédrale la plus originale du Vietnam, Phat Diem, le district de Kim Son dans la province de Ninh Binh est encore connu pour être une terre de vannerie. Ses produits en souchet sont appréciés par les consommateurs autant vietnamiens qu’étrangers pour leur solidité, leur beauté et leur finesse.

Le petit chemin qui conduit à la cathédrale en pierre de Phat Diem est bordé de boutiques de vannerie multicolores. Sacs, chaussures, pots à fleurs, paniers… autant de produits du terroir qui captent les regards. Si vous vous rendez à Kim Son par un jour ensoleillé, vous verrez partout, sur les côtés des digues, sur les pelouses, ou les murs, des bottes de souchets frais ou séchés, de couleur naturelle ou déjà teints qui dégagent un parfum bucolique agréable.

Selon les anciens de Kim Son, c’est un certain Nguyen Cong Tru, un héros national du début du 19ème siècle, qui aurait introduit la culture du souchet et qui aurait appris aux habitants locaux le métier de vannier. Pour les habitants de ce district littoral, le champ de souchets est comme une armée qui les aide à avancer en mer. Un proverbe local dit : « le riz bouscule le souchet, le souchet bouscule la mer ». C’est la façon pour les autochtones de dominer la nature.

Le tissage des nattes et la vannerie en général sont un travail pénible. Tout est fait à la main et exige une grande minutie depuis le tri des souchets jusqu’au tissage en passant par le séchage. Do Dinh Duc tisse des nattes de souchets depuis 40 ans : « On doit choisir les tiges les plus belles et les plus brillantes. On les cueille fraîches, on les fait sécher au soleil pour qu’elles deviennent roses. Seules les tiges minces pourront faire une belle natte. On en achète par tonnes, on les laisse sécher et reposer minutieusement pour qu’elles ne moisissent pas. On les utilisera ensuite au fur et à mesure ».

Il existe deux principaux types de nattes à Kim Son : celles de couleur blanche naturelle qui disposent de grains tressés en relief ; et celles à motifs colorés. Chaque jour, un artisan peut tisser une natte. Mais il n’y a pas que des nattes. Les vanneries de Kim Son ne cessent d’être diversifiées pour répondre à une demande croissante, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Vu Thi Dao, artisane : «Le souchet peut servir à confectionner de nombreux objets souvenirs : vases, boîtes à couture, animaux… Nous devons sans cesse renouveler et embellir les modèles pour attirer la clientèle étrangère».

A Kim Son, la vannerie n’est pas un métier que l’on pratique entre deux périodes de travaux des champs. Loin s’en faut. Elle est la principale source de revenu des familles. La véranda et la cour sont des espaces où les femmes de Kim Son confectionnent leurs produits et échangent leur savoir-faire.

Transmis de génération en génération, le métier de vannier est une partie indispensable de la vie à Kim Son. Doan Minh Thanh, étudiant à l’Ecole supérieure du Commerce extérieur, partage : «Chaque fois que je rentre chez moi, je suis heureux de revoir les paniers, les boîtes et les valises en souchet installés un peu partout. Je les adore depuis tout petit. Les fibres brillantes de couleurs verte et rouge m’attiraient. J’aimais tresser de petits pots à fleurs ou des bracelets en souchet pour offrir aux amis à l’occasion de leurs anniversaires. C’est un cadeau simple mais original puisque c’est moi-même qui l’ai fait».

Après avoir visité la cathédrale de Phat Diem, les touristes ne manquent pas de choisir quelques uns de ces petits souvenirs en souchet dans les petites boutiques des alentours. De bien beaux souvenirs, et uniques de surcroît car ils ne se trouvent qu’à Kim Son.
 

AVI