Au Vietnam, les fêtes printanières confrontées à l’ère moderne
Mettre à jour: 17 Mars 2015
Certaines fêtes printanières font l’objet de critiques pour les rites que l’on y perpétue. Des critiques reprises par le bureau gouvernemental et le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, qui soulignent la nécessité de mettre fin à ces pratiques d’un autre âge.

Abandonner les cultes qui n’ont plus leur place dans une société civilisée.

Les fêtes traditionnelles, dont la majorité intervient au printemps, après le Têt ou Nouvel An lunaire, sont des événements forts au service de la vie spirituelle de la communauté. Ces activités se tiennent partout dans le pays et sont ancrées dans le patrimoine culturel vietnamien. De très nombreuses fêtes se perpétuent depuis des centaines, voire des milliers d’années.

L’organisation de ces manifestations populaires se base sur le respect de la volonté d’une communauté d’habitants à laquelle cette fête appartient. Mais, modernité et intégration mondiale obligent, la tenue des fêtes vietnamiennes doit satisfaire de nouvelles exigences. Il s’agit de mettre en avant les belles valeurs culturelles traditionnelles et humaines tout en se conformant aux pratiques mentionnées dans les Conventions internationales sur la protection de la diversité culturelle de l’UNESCO, dont le Vietnam est signataire.

Lors de la réunion périodique du gouvernement tenue le 2 mars, le Premier ministre Nguyên Tân Dung a demandé au ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme de travailler avec les autorités des villes et provinces pour organiser des colloques traitant de la réévaluation des fêtes, dans l’optique de préserver et de valoriser celles porteuses de traditions culturelles authentiques et, à l’inverse, de limiter - voire tout simplement d’abandonner - celles dans lesquelles interviennent des rites d’un autre temps, reposant sur des superstitions ou des sacrifices d’animaux à caractère choquant.

Critères précis pour la gestion des fêtes.

Le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme n’apporte jamais son soutien aux fêtes printanières dans lesquelles des cultes d’un autre temps ou des sacrifices d’animaux à caractère barbare sont encore perpétrés. Les fêtes doivent prôner les belles valeurs culturelles, progressistes, plutôt que de garder avec un esprit conservateur les habitudes ou coutumes qui, au final, nuisent au développement moral de l’humanité.

Nous avons donné des consultations auprès du Secrétariat du Comité central du Parti communiste du Vietnam au service d’une prochaine directive sur la gestion des fêtes printanières. Nous recueillerons les avis des scientifiques et experts afin de définir des critères concrets.

Les fêtes dans lesquelles sont encore observées des sacrifices rituels de cochons, de buffles devant un large public doivent être revues et corrigées. En effet, les cultes de sacrifice d’animaux peuvent être acceptables pourvu que le contexte s’y prête. C’est le cas par exemple de l’abattage au service du culte des ancêtres, avec un nombre restreint de participants. En revanche, il faut mettre fin aux pratiques d’une ère révolue, que l’on peut observer ça et là au centre d’une maison communale, sous les acclamations de milliers de personnes.

Le Vietnam mène, comme chacun sait, une politique d’intégration internationale. Raison pour laquelle il est nécessaire de procéder à une remise en question pour nous adapter aux évolutions de l’humanité et du monde moderne, ce qui commence par le renoncement à ces rites choquants.
 

AVI