Le village des tisseurs de nattes
Mettre à jour: 30 Janvier 2011
Le village de Cong Thanh, commune de Tam Quan Bac, district de Hoai Nhon, province de Binh Dinh (Sud du Vietnam), est situé au milieu d'une forêt de noix de coco luxuriante. Le sol est favorable à la culture des carex et joncs. Pendant des années, la population locale a gagné sa vie en cultivant ces plantes et en les tissant pour faire des nattes.

En visitant le village de Cong Thanh pendant les journées ensoleillées, les visiteurs verront des carex et des nattes de fleurs séchant sur le bord des routes.

Nguyen Thi Ban, 42 ans, a confié : « Je tisse des nattes depuis plus de 30 ans. Pour avoir un bon produit, il faut des carex de bonne qualité, des techniques de coloration des fils de nattes. Je suis impliquée dans un seul processus. Toutefois, quelle que soit la tâche, il faut faire les choses avec soin ».

 

Le métier de tissage des nattes rapporte peu. Un tisserand habile qui travaille toute la journée peut tisser près de deux paires de nattes (souvent vendues par deux). Dans la plupart des cas, les nattes sont ornées de dessins de fleurs. 


Il y a dix ans, ce métier au village de Cong Thanh semblait partir à vau-l’eau, parce les nattes en plastique en provenance de Chine étaient vendues en masse à un prix très bon marché. Les consommateurs se détournaient des nattes de jonc. Cette période difficile n’est plus qu’un mauvais souvenir. Beaucoup de consommateurs se sont apperçus que les nattes en plastique étaient chaudes en été et froide en hiver, et ils sont revenus à leurs bonnes vieilles nattes végétales.

«Nous étions si tristes à ce époque-là ! Mais de nombreux tisserands habiles nous ont encouragés, en disant que le tissage des nattes en jonc était un artisanat traditionnel, et que tôt ou tard, les clients reviendraient. Après deux années, les commerçants sont revenus au village. À l'heure actuelle, le métier se porte comme un charme », a confié Tran Duy Hoi, président du Comité populaire de la commune de Tam Quan Bac.


Il y a plus de 400 métiers à tisser au village de Cong Thanh, que manipulent adultes et enfants. Mme Nguyen Thi O, plus de 70 ans, tisse des nattes depuis 60 ans. Elle a dit que durant les années difficiles, elle priait jour et nuit pour que le métier traditionel reparte. Maintenant, les nattes de joncs sont très recherchées, et elle s’est remise à son travail. Chaque jour, elle se lève tôt et travaille avec sa fille. Elle encourage aussi les villageois à travailler ensemble et à préserver le métier.

Les villageois ont aussi 13 machines à tisser, d’une capacité de production quatre fois plus élevée que le tissage à la main. Les nattes tissées par des métiers traditionnels ou par les machines ont la même qualité et sont vendues au même prix, ce qui rapporte environ 1,5 million de dôngs par mois aux tisserands.


Chaque année, 200.000 paires de nattes sortent du village de Cong Thanh, rapportant des dizaines de milliards de dongs et fournissant du travail à plus de 1.000 ouvriers.
Les nattes de Cong Thanh sont vendues dans le Sud et aussi sur les hauts plateaux du Centre. Autrefois, de nombreux jeunes quittaient le village pour travailler ailleurs, mais maintenant ils restent pour reprendre le flambeau.


«Je crois que le tissage de nattes se développera de plus en plus. Je travaille ici depuis plus d'un an et la production n’arrive pas à satisfaire la demande. Nous devons travailler tard dans la nuit, surtout lorsque le Tet approche », a déclaré Nguyen Thi Lan, qui travaille sur une machine à tisser.


Quand nous avons quitté le village de Cong Thanh en fin d'après-midi, les villageois étaient encore au travail. Ils transportaient les carex dans une maison de stockage, les triaient ou emballaient les nattes pour les livrer. « Si vous visitez Cong Thanh la nuit, je vais couvrir votre lit avec un matelas de carex / ma profonde affection pour vous durera longtemps ... » Ces paroles chantées par une tisserande du village de Cong Thanh nous ont accompagnés sur le chemin du retour. 

 

VNI