Le Vietnam fascine les touristes non seulement pour
ses sites pittoresques mais aussi pour son art culinaire. Nombreux sont les
touristes étrangers qui qualifient le Vietnam de «paradis de la gastronomie».
Les mets vietnamiens contiennent en général moins de
viande que ceux d’Europe, sont moins gras que les plats chinois et moins épicés
que ceux de Thaïlande. La plupart des spécialités vietnamiennes sont préparées
à base de légumes, de tubercules, de graines et de fruits de mer. En plus, de
nombreux ingrédients et épices utilisés dans la préparation sont très bons sur
le plan nutritionnel et pour la santé. Chaque plat ressemble à une œuvre
artistique qui en plus dégage des senteurs que l’on ne retrouve pas dans une
œuvre d’art !
Une fois rentrés du Vietnam, les touristes ont bien
du mal à oublier l’odeur des spécialités culinaires comme les nem cuôn
(rouleaux du printemps), le bun ôc (soupe de vermicelles accompagnés d’une
sorte de bulots), le cha ca (hachi de poisson frit) du Nord..., le chè Huê, le
cao lâu, les vermicelles Quang du Centre... Au Sud, les gastronomes sont
séduits par les diverses soupes de légumes et de poissons, les mets grillés et
les fruits tropicaux. Sans oublier le thé et le café du Vietnam, lesquels
figurent dans la liste des meilleurs breuvages au monde.
Une affaire de goût !
Épris de passion pour la cuisine vietnamienne, de
nombreux chefs cuisiniers ont décidé d’aller au Vietnam pour travailler et s’y
implanter, à l’image du Français Didier Corlou, ex-chef cuisinier de l’hôtel
Sofitel Legend Metropole Hanoi. Il adore le Vietnam et sa gastronomie. À tel
point qu’il a pris pour épouse une Hanoienne, elle-même pâtissière, pour
pouvoir vivre à Hanoi. Il use et abuse du nuoc mam (saumure de poisson) dans la
préparation de nombreux plats vietnamiens, qui pour lui, on l’a bien compris
est un ingrédient indispensable. Notre cordon bleu nourrit un faible pour le
pho qui, selon ses dires «fait partie des meilleurs plats du monde». Le pho est
servi dans de nombreux restaurants à l’étranger et est considéré à bien des
égards comme l’ambassadeur du Vietnam, notamment pour les Vietnamiens qui
travaillent et habitent loin de leur pays natal. De même, Hanoi figure dans la
liste des capitales où sont concoctés quelques-uns des meilleurs mets de la
planète.
Marie-Anne Page est un autre exemple remarquable. Cette journaliste spécialisée
dans la rédaction d’articles gastronomiques, présidente de l’organisation
"Village des chefs cuisiniers" en France, estime que la gastronomie
vietnamienne satisfait toutes les personnes qui recherchent un équilibre entre
nutrition et santé. La plupart des plats vietnamiens sont accompagnés de
légumes, de condiments et d’une pointe de nuoc mam. Avec un peu d’imagination, on
peut dire que chacun d’entre eux raconte une histoire dans la mesure où après
l’avoir dégusté, on peut comprendre une partie de la riche histoire et de la
culture du pays. Cette journaliste révèle que dans le livre Gastronomies du
monde, la culture des nations à travers le monde est présentée sous un regard
original, celui de leur cuisine, et dans lequel le Vietnam figure en bonne
place.
D’après cette spécialiste, le Vietnam doit présenter davantage sa cuisine à
l’étranger et chercher à protéger ses spécialités culinaires. «Goûtez ne
serait-ce qu’une fois un plat vietnamien et vous serez définitivement accroc!»,
dit-elle avec une certaine dose d’humour.
Rayonnement de la gastronomie
Selon la Directrice adjointe générale de
l’Administration nationale du tourisme (VNAT), Hoàng Thi Diêp, presque tous les
touristes étrangers se délectent de la cuisine vietnamienne. Ainsi, celle-ci
contribue largement au succès du secteur touristique depuis quelques temps,
chaque met associant originalité et diversité.
En effet, les spécialités vietnamiennes ont contribué
à valoriser l’image du Vietnam auprès des amis internationaux. Elles
contribuent à préserver l’identité nationale et les us et coutumes que peut
revendiquer avec fierté le peuple vietnamien.
«Au travers de l’art de la table, c’est tout un pan
de l’identité culturelle et de traits traditionnels qui est préservé et
valorisé dans le processus d’intégration et d’échanges culturels
internationaux», souligne Dô Thi Hông Xoan, présidente de l’Association des hôtels
du Vietnam. «Pourtant, ces dernières années, peu d’événements gastronomiques de
taille régionale et internationale ont été organisés dans le but d’attirer les
visiteurs et de présenter l’image du Vietnam et de son peuple aux amis du monde
entier. De plus, aucun circuit concentré sur la gastronomie n’existe alors que
toutes les conditions sont réunies pour le faire !», déplore-t-elle.
La gastronomie a désormais sa place dans les
programmes de promotion touristique. Maintenant, il est temps d’élaborer des
stratégies pour faire connaître au monde entier la cuisine vietnamienne, à
l’heure de l’intégration internationale du pays et de la mondialisation en
général.