Ngô Van Sac est le premier peintre vietnamien à s’être lancé dans la création de pyrogravures. Sac ressemble plus à un menuisier dans son atelier qu’à un peintre. C’est en brûlant certaines de ses xylogravures (gravures sur bois) qu’il n’aimait pas, qu’il a eu l’idée d’utilise le feu pour sublimer ses œuvres.
Sac est émerveillé par les veines du bois. Après avoir gravé, il passe la surface au feu pour faire apparaître une nouvelle image.
Ce procédé exige de l’artiste de prévoir comment repartit le feu pour placer les tons sombres ou clairs. Les œuvres de Ngô Van Sac sont très délicates. Les parties trop brûlées prennent une couleur trop foncée, et celles insuffisamment exposées au feu sont trop claires avec des contours imprécis.
Mais le plus difficile est de trouver une planche de bois à la dimension désirée pour créer un tableau. Parfois, Ngô Van Sac a dû découper une planche ou assembler plusieurs planches.
Son « autoportrait », de 200 x 120 cm, réalisé sur une plaque de bois naturel rectangulaire, comprend 16 carrés, chacun représentant une partie de son visage. Le brun du bois s’associant avec le noir des parties brûlées et aux veines naturelles du bois donne une touche particulière à l’œuvre. Cet « autoportrait » a remporté le premier prix du concours « Autoportrait - Dogma Prize » de 2012.
On peut dire que Ngô Van Sac a réussi à révéler, via les plans clairs et foncés, les nuances et l’état d’âme de l’homme.