Maison commune, une bâtisse indissociable de la culture
Mettre à jour: 16 Février 2016
La maison commune est le lieu où se déroulent les moments forts de la vie communautaire. Retour sur l’architecture et les fonctions traditionnelles de ce bâtiment.

Lorsqu’on évoque la culture villageoise ou la campagne vietnamienne, banian, puit et maison commune viennent immédiatement à l’esprit.

La maison commune est le centre culturel, spirituel et social du village. On y rend un culte au génie tutélaire de la communauté, le thân thành hoàng (thân : génie, thành : citadelle et hoàng : fossé). La bâtisse abrite donc les valeurs culturelles  traditionnelles vietnamiennes, en plus d’une architecture typique.

Au XVIIIe siècle, le pays comptait environ 11.800 villages, chacun avec une maison commune, une pagode et un temple décoré de divers statuts et objets.

Pagode et maison commune sont complémentaires, car elles ont une fonction différente. La pagode est le lieu du culte de Bouddha. Son architecture est influencée par les styles chinois et indien. La maison commune est, quant à elle, typique du Vietnam.

L’ouvrage le plus important du village

La maison commune est le lieu où se tenaient traditionnellement les réunions des notables et où l’on traitait des questions administratives ou de justice intérieure. C’est aussi ici que se déroulaient les cérémonies religieuses et les moments forts de la vie des habitants.

La maison commune est la preuve du respect que portent les Vietnamiens aux héros nationaux, qui protègent le pays pour qu’il reste en paix. En plus des héros, les Vietnamiens adorent aussi, selon les anciennes croyances, le dieu de la montagne, de la mer, de l’eau, etc. Des traditions qui, si elles ne sont plus forcément pratiquées assidûment, restent ancrées dans la mentalité vietnamienne.

La maison commune est l’une des constructions les plus importantes du village. Les lieux où elles ont été construites sont choisis avec soin. Selon la conception populaire, si la maison commune est construite au bon endroit, les villageois auront une vie heureuse. La maison commune est le lieu idéal pour accueillir tous les Vietnamiens, sans aucune distinction.

Elle prend la forme des caractères chinois «丁» ou «三». Au centre de la maison commune, la partie la plus importante est l’autel. Le patriarche du village y venait généralement pour parler des événements du village.

Respect des principes confucianistes

L’une des caractéristiques de la maison commune vietnamienne est son toit incurvé. Il se retrouve dans l’architecture de plusieurs pays d’Asie de l’Est, mais le toit vietnamien est unique. Ses bords sont décorés par une longue bande avec différents motifs. Au centre, sur le bord du toit, on trouve des dragons, une lune ou un soleil. À la différence des églises, dont le clocher est très haut, les maisons communes vietnamiennes sont basses. Elles paraissent ainsi plus proches du peuple.

En accord avec les principes confucianistes, en face de la maison commune se trouve généralement un petit lac ou un étang, qui symbolise l’harmonie entre le Yin et le Yang. Le lac est décoré par des lotus ou des nénuphars, très populaires dans la culture vietnamienne.

Un banian se trouve la plupart du temps dans la cour devant la maison commune. Il prodigue une ombre bienvenue. La combinaison du rouge de la brique, avec le vert de la mousse et le vert du banian offre un paysage coloré, qui se reflète dans l’étang.

La maison commune est une perle de l’architecture traditionnelle. Partie intégrante de la culture du Vietnam, elle est ancrée dans le cœur des Vietnamiens et symbolise leur identité.

AVI