Il y a une dizaine d’années, les touristes avaient l’habitude de choisir Dông Hoi comme halte dans leur circuit touristique pour découvrir les grottes dans la province de Quang Binh. Aujourd’hui, tout a changé. Dông Hoi est devenue une destination de choix.
La ville de Dông Hoi est située au bord du fleuve Nhât Lê, dans la province centrale de Quang Binh. Outre une dizaine de kilomètres de côtes, de plages de sable fin, elle renferme de nombreux vestiges historiques qui méritent le détour.
Le premier arrêt, c’est la cathédrale de Tam Toa, située rue Nguyên Du. Construite en 1886, elle a été détruite le 11 février 1965 par les bombardements américains. Il ne reste que le clocher. Considérée comme une «preuve de la guerre», elle est classée par le Comité populaire de la province de Quang Binh depuis 1997. «Avant d’arriver au Vietnam, je connaissais Tam Toa via des photos. Je savais que c’était autrefois une très belle cathédrale. Bien qu’elle ait été détruite, on peut encore voir son architecture européenne», a partagé Juan, un touriste espagnol.
Un peu plus loin, trône le vestige de l’embarcadère de la Mère Suôt, qui marque une époque glorieuse de l’histoire de cette province. La Mère Suôt, de son vrai nom Nguyên Thi Suôt, est née en 1908. Entre 1964 et 1967, elle était batelière au fleuve Nhât Lê. Elle faisait traverser soldats ainsi que munitions. Elle réalisait chaque année environ 1.400 navettes sous la menace constante de l’ennemi. En 1967, elle s’est vu remettre le titre de Héros du secteur des transports et des communications.
En 1968, la Mère Suôt est tombée au champ d’honneur lors d’un bombardement américain Aujourd’hui, sa statue trône au bord du fleuve Nhât Lê. Chaque jour, de nombreux touristes, surtout vietnamiens, viennent l’admirer. «De retour dans mon pays d’origine, le Vietnam, j’ai décidé de prendre un vol pour Quang Binh. Et le premier site que je voulais visiter était l’embarcadère de la Mère Suôt. Devant sa statue, je me sens aimer encore plus notre pays. L’image de la Mère Suôt au bord du fleuve Nhât Lê, avec la rame à la main, la tête haute, reflète la fierté et le courage des femmes vietnamiennes», a affirmé Vu Thanh Thuy, jeune Américaine d’origine vietnamienne.
La porte Quang Binh Quan
Située en plein cœur de la ville de Dông Hoi, Quang Binh Quan ou porte de Quang Binh est aussi un monument historique incontournable. Construite en 1631 sous la direction de Dào Duy Tu, stratège militaire de génie, Quang Binh Quan a bien rempli sa mission, à savoir repousser les attaques ennemies, nombreuses en ces temps reculés.
Le complexe a été reconstruit en 1826 sous le roi Minh Mang, de la dynastie des Nguyên, et restauré en 1961. Entre 1965 et 1968, l’ouvrage a été gravement abîmé par les bombardements lors de la guerre contre les Américains. Ce site a été classé vestige historique national en 1992. En décembre 1994, Quang Binh Quan a été restaurée et est devenue le symbole de l’histoire et de la culture de la province. «Je pense que Quang Binh Quan n’est pas seulement un ouvrage architectural à visiter. C’est une trace importante d’une période de l’histoire du Vietnam. Elle reflète le savoir-faire des bâtisseurs vietnamiens dans la construction des remparts. C’est une destination intéressante pour les chercheurs en architecture et dans le domaine militaire», a estimé Vu Câm Tú, une touriste qui est aussi une architecte venant de Hanoï.
La ville de Dông Hoi regorge encore d’autres sites touristiques qui ne demandent qu’à être visités, tels que la pagode Dai Giac, la dune Quang Phu ou encore le lac Bàu Tro. Et comment ne pas succomber aux plages de sable fin jouxtant une eau transparente, entourées de somptueux paysages. Un écrin idéal pour échapper à la vie citadine.