La province de Lai Châu (Nord-Ouest) abrite une bonne vingtaine d’ethnies. La beauté de ses vallées montagneuses, l’originalité de sa cuisine et la diversité de ses fêtes traditionnelles font de cette région l’une des plus originales du Vietnam.
Vous êtes à la recherche d’authenticité et souhaitez-vous immerger dans l’univers des minorités ethniques du Nord-Ouest du Vietnam ? Rendez-vous dans la province de Lai Châu, pendant la fête des fleurs de bauhinie.
Organisée le 13e jour du 2e mois lunaire, elle célèbre l’arrivée du printemps et rend hommage à la beauté de cette fleur emblématique. La bauhinie a aussi sa légende, celle de deux jeunes gens qui s’aimaient, mais qui avaient été contraints à une cruelle séparation par les parents de la jeune fille qui voulaient marier celle-ci de force à un autre homme. La jeune fille se serait alors enfuie pour partir rejoindre son bien-aimé et serait morte d’épuisement en chemin au pied d’une montagne où après des bauhinies se seraient mise à pousser…
''Je connais la légende de ces amoureux. La fleur de bauhinie est vraiment très belle. C’est la deuxième fois que je viens à Lai Châu pour la fête des fleurs de bauhinie. J’ai assisté aux activités culturelles, aux jeux populaires, à la danse de bambou avec les minoritaires ethniques. J’adore leurs danses et leurs chants alternés'', confie Thanh Huong, une touriste de Hanoï.
Le printemps, c'est la saison des fêtes
Dans la commune de San Thàng, les Giay célèbrent le Tu Ti, le deuxième jour du deuxième mois lunaire. On implore le ciel pour avoir une récolte abondante, du bonheur et de la prospérité. Jadis, cette fête était réservée au chaman et à certains notables. Aujourd’hui, tout le monde peut participer à la fête qui comprend également une multitude de jeux populaires.
Lo Thi Léo, habitant le hameau San Thàng 1, explique que les ethnies Giay ont une fête annuelle sacrée, c’est le Tu Ti. À cette occasion, nous pouvons danser et nous amuser. Nous attendons tous avec impatience cette fête pendant laquelle nous portons nos plus beaux habits. À la fin du Tu Ti, tous les habitants du village se regroupent autour d’un repas collectif.
''Cette année, en plus des activités culturelles et artistiques, il y a eu également des compétitions sportives. Nous avons assisté au lancement des balles d’étoffe, au jeu du bâton, mais aussi à la préparation du gâteau dày et du pho'', indique Dào Manh Son, vice-président du Comité populaire de la commune de San Thàng.
Chaque année, après avoir récolté le riz, les Lu organisent la fête du nouveau riz pour remercier les ancêtres, les bons esprits et prier pour une récolte abondante. Tao Thi Da, une habitante de la commune de Ban Hon, dans le district de Tam Duong, province de Lai Châu, nous dit : ''La fête du nouveau riz existe depuis très longtemps chez les Lu. Quand la récolte du riz est terminée, on organise le culte des ancêtres pour les remercier et prier pour avoir une bonne santé, du bonheur, de la paix et un temps clément pour une récolte abondante''.
La fête du nouveau riz s’organise dans la maison, à côté de l’autel des ancêtres. Le chef de famille dépose le plateau d’offrandes destiné aux ancêtres sur l’autel, puis invite sa famille et les villageois à partager son repas. Après le repas, le chef de famille confectionne un cloison en bambou appelé Ta Leo qu’il place devant la porte de la maison. Pendant trois jours, la famille est confinée à la maison. Elle ne doit recevoir personne, n’a pas le droit ni de vendre, ni d’acheter quoi que ce soit et ne doit rien donner à personne.
Tao Van Pâu, un septuagénaire de la commune de Ban Hon, district de Tam Duong, explique : ''Les Lu placent un Ta Leo à leur porte pendant la fête du nouveau riz pour chasser les mauvais esprits, protéger la famille contre le mal, lui garantir une bonne santé et de la chance''.
La modernité de la société n’a pas altéré les traditions ancestrales des Lu. Ils continuent de célébrer la fête du nouveau riz qui est aussi et surtout l’occasion pour les villageois de se rencontrer, de s’entraider et de s’amuser.