A la deuxième moitié du XX
è siècle, Hang Vai était l’une des rues principales autour du marché de Dong Thanh, dans l’ancienne commune de Tien Tuc, district de Tho Xuong. Ses habitants vivaient du commerce de marchandises de toutes sortes telles que articles de consommation courante, papeterie, tissus, ustensiles de cuisine, etc. Quand le marché a été déplacé, les magasins sur la rue de Hang Vai vendaient toujours des marchandises traditionnelles comprenant papier, pinceaux, tissus... Au cours des diverses périodes de développement économique, les marchandises se sont diversifiées avec beaucoup de produits importés de France, de Hongkong et du Japon. Cependant, les magasins ont toujours gardé leur apparence d’antan, gardant à la rue son aspect général.
Pour rendre plus facile l’identification des rues, les habitants de l’époque avaient appelé la rue Hang Vai par Vai Tham (tissu de couleur noir) où se vendaient aux travailleurs des étoffes teintes en brun, pour bien la différencier de la rue de Hang Dao spécialisée dans la soie. Les étoffes vendues dans la rue Vai Tham étaient de petite taille et réalisées sur des métiers à tisser traditionnels par les artisans de Ke Buoi. Pour avoir commercé uniquement des produits locaux, peu de propriétaires des magasins de la rue Vai Tham avaient fait fortune. La plupart d’entre eux vivaient dans de vieilles maisons.
Cependant, des commerçants riches venant d’autres rues avaient acquis des parcelles dans la rue Hang Vai et y construisirent des bâtiments modernes afin d’ouvrir de grandes boutiques.
Actuellement, bien que les habitants de la rue Hang vai ne pratiquent plus le métier d’autrefois et qu’il n’existe plus aucun magasin de tissus, l’aspect de la rue est presque inchangé. Au lieu de tissus, on y fait le commerce exclusif de produits en bambou utilisés dans différents secteurs : architecture, construction, décoration intérieure ou dans les activités quotidiennes. Tous ces produits sont façonnés sur place. Les enseignes des magasins portant les noms de leurs propriétaires (Nghia Dung, Trong Son, Duc Trang...) ont un aspect suranné mais leurs matériaux rangés un ordre sur le trottoirs ont créé une rue du bambou au centre de l’ancien quartier.
Helvi Apted, une australienne en visite à Hanoi pour la 3e fois, s’est exclamé: «Quelle étrange rue avec ces traits anciens de la capitale bien conservés. Les gens sont beaux et les rues sont jolies». Cette fois, elle a décidé d’exprimer ses sentiments profonds à travers la peinture.