Autrefois, lors des fêtes villageoises, jamais un rite important n'était oublié : lire les conventions du village (Huong uoc), une activité ayant une signification éducationnelle importante.
C'était aussi une bonne opportunité pour que les membres de la communauté rappellent les règles et les principes sur leurs responsabilités et obligations pour ces engagements.
Les conventions du village constituaient un type culturel folklorique créé lors du processus de naissance et de développement de la communauté des Viet au Vietnam.
Les anciennes conventions du village regroupent les meilleures opinions des vieux notables et des personnages titrés du village. Il s'agissait d'un patrimoine culturel folklorique inestimable qui jouait un rôle primordial dans la garantie de l'ordre et de la stabilité du village sur le plan idéologique pour édifier un mode de vie culturel au sein de la population.
"Huong uoc" regroupe les règles fixées au sein d'un village, témoignant de ses coutumes. Ces coutumes complétaient les règles du pays. Les règles d'un pays constituaient les lois de l'Etat, promulguées par la Cour (par exemple, le Code Hông Duc du règne des Lê, le Code Gia Long des Nguyên).
Selon le professeur associé et docteur Nguyên Ta Nhi, auteur du livre "Oeuvres choisies sur les conventions du village à Thang Long - Hanoi", un court règlement du village comprenait 12 articles et un long, 300 articles, lesquels portaient sur sept contenus essentiels: la production et le travail; l'ordre social, la protection du village; les transports et communications, la circulation et les routes; la promotion des études et l'encouragement des talents; le culte et la religion; les conduites relatives aux usages sociaux, cérémonies du deuil et du mariage et enfin les mesures pour faire respecter les conventions du village - le plus important de ces contenus.
Cinq mesures avaient été établies: la plus douce était la sanction pécuniaire. La deuxième était d'exercer des travaux publics d'intérêt général (le nettoyage de la maison communale, la réhabilitation des routes...)
La troisième consistait à limiter les droits politiques et sociaux (interdiction d'entrer dans la maison communale du village, de participer aux affaires du village pendant un laps de temps défini, non-participation des membres du village aux affaires de deuil et de mariage des personnes enfreignant les règlements).
La quatrième était l'exclusion du village et la cinquième était de jurer devant les esprits.
+ Dans les conventions du village Ngoc Ha, en ce qui concerne les secours, l'article 27 stipule qu'en situation d'urgence (inondation, incendie, vol,...), tout le monde doit participer aux secours, sauf les personnes âgées et invalides. Les non participants doivent subir une sanction pécuniaire.
Concernant la fraude, l'article 94 réglementait qu'une perquisition générale devrait effectuée dans tout le village en cas de découverte d'un trafic illégal de vin, d'opium ou de jeux d'argent.
L'article 100 précisait clairement que l'apprentissage des enfants était la responsabilité de leurs parents, sans excepter personne. Le village avait l'obligation ouvrir une école pour que les enfants qu'il abritait puissent avoir accès au savoir.
Selon l'article 102, tous les enfants de huit ans devaient être scolarisés.
Selon l'article 103, le village devait prélever une part de son budget pour acheter les équipements scolaires pour les enfants démunis,...
+ Plusieurs villages de Thang Long se trouvaient au pied des digues. Ainsi, plusieurs conventions stipulaient clairement que la protection des digues relevaient de la responsabilité des villageois.
Les conventions du village abordaient divers problèmes communautaires: de la situation de sécurité du village, la protection des digues, des routes, des ponts à la garantie de l'hygiène du village, avec des récompenses et punitions claires et équitables.