L'ensemble des préparatifs de la constitution d'un dossier de demande de reconnaissance en tant que patrimoine culturel immatériel de l'humanité du Don ca tai tu (chant des amateurs du Sud) est en cours.
Le Toan, chef de l'Institut de musique du Vietnam, a annoncé que mars 2011 serait la date butoir pour le dépôt de ce dossier auprès de l'Unesco. Un séminaire international sur cet art original du Vietnam sera organisé en janvier 2011 à Ho Chi Minh-Ville.
Un groupe de l'Institut a débuté la mi-novembre dernière une prospection dans 14 villes et provinces du Nam Bo oriental et au delta du Mékong en vue de la réalisation d'un documentaire sur l'"art du Don ca tai tu".
Selon le professeur de musique Tran Van Khe, on ne trouve aucun document permettant de dater l'apparition du Don ca tai tu, toutefois, selon plusieurs érudits, cet art vocal pourrait remonter à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle, sa naissance pouvant être liée à la période de défrichage du Sud.
Cet art vocal folklorique typique du Nam Bo est chanté ou joué sur des instruments de musique par les paysans du Nam Bo après les heures de travail. Ces dernières années, les troupes du Don ca tai tu se réunissent en club afin de pouvoir faire découvrir de cet art original aux touristes.
Les gestionnaires souhaitent que le dépôt de ce dossier auprès de l'Unesco contribuera à préserver ce patrimoine culturel national à un niveau mondial, ainsi qu'à améliorer la conscience comme la responsabilité de la société sur la nécessité de préserver et de valoriser les patrimoines nationaux, outre que cela permet de diffuser l'image du Vietnam dans le monde.
Le professeur de musique Tran Quang Hai a rappelé que si le Nord, riche du ca tru (chant des coutisanes) et du quan ho (chant alternés), le Centre, de la Nha Nhac (musique de la cour), et le Tay Nguyen, qui tous ont été reconnus des gongs, en revanche, le Sud ne s'est vu à ce jour reconnaître aucun de ses patrimoines, dont le Don ca tai tu. Cet art, dont l'histoire a plus de 100 ans désormais, n'est isolé puisqu'il est employé comme musique de base pour le cai luong (théâtre renové) et la musique du culte.
Depuis Ho Chi Minh-Ville en passant par Can Tho, My Tho, Bac Lieu, Ca Mau..., on trouve partout des clubs de Don ca tai tu.
Il s'agit d'un mouvement qui est à développer et un dossier sur cet art doit être déposé, a-t-il estimé. Ca Mau compte plus de 600 clubs du genre, ce qui témoigne de la forte vitalité comme de la popularité de cet art.
Les autorités du service de la Culture, des Sports et du Tourisme de Can Tho ont affirmé que ce dernier est entré dans l'âme de la population du Nam Bo et que n'importe quelle personne de cette région peut chanter naturellement des airs de Don ca tai tu.
Ho Van Hoang, directeur adjoint de ce service, considère qu'il descend de la Nhac cung dinh Hue (musique de cour de Hue) développé par les gens du Sud lors du défrichage de cette région.