Entre le Japon et le Vietnam, les relations sont plus que bonnes et vont bon train, plus encore, elles s’intensifient de plus en plus. D’un point de vue touristique, le Japon représente un important marché pour le Vietnam.
Au cours de ces derniers mois, la coopération entre le Vietnam et le Japon a connu une nette progression. Selon l’Administration nationale du tourisme du (ANT), de 2003 à 2012, le nombre de visiteurs japonais au Vietnam s’est multiplié par 2,75, soit une croissance en moyenne de 12%/an. Rien qu’en 2012, le Vietnam a accueilli 580.000 visites japonaises (+ 19,7% en comparaison avec l’année précédente) représentant ainsi 9% de la totalité des visiteurs internationaux. À noter également qu’au cours de 10 premiers mois de l’année en cours, environ 500.000 voyageurs japonais ont été recensés, soit + 5,6% en glissement annuel.
Conditions sine qua non pour attirer les visiteurs
D’après Nguyên Van Tuân, Directeur général de l’ANT, le Japon est classé 3e pays parmi les débouchés prometteurs du Vietnam en la matière après la Chine et la Corée du Sud. Les visiteurs japonais séjournent en générale de cinq à sept jours au Vietnam, (ce qui représente le plus long séjour par rapport aux visiteurs venus d’autres pays du monde) ; ils font généralement leurs grosses dépenses à l’issue de leurs circuits. Pourtant ils sont parmi les touristes les plus exigeants s’agissant de la qualité et du professionnel de services prestataires.
Ces chiffres annoncent des belles perspectives du tourisme vietnamien qui projette d’accueillir environ un million de visiteurs japonais d’ici à 2015 et en retour faire visiter le Japon à au moins 200.000 vietnamiens. Ceci entre également dans le compte de la stratégie de développement du tourisme à l’aube 2020 et de la vision 2030 du Vietnam.
Luu Duc Kê, directeur de la compagnie Hanoi Tourist, estime que les visiteurs japonais sont difficiles à attirer, à cause de leurs exigences concernant les conditions d’hébergement et de restauration (préférant généralement les hôtels à 4 ou 5 étoiles, ainsi qu’une cuisine répondant à leurs attentes). Des conditions auxquelles le Vietnam est capable de répondre selon lui. D’autant plus que des nombreux hôtels répondent à ces critères, et la cuisine vietnamienne est riche, variée et diversifiée ; une cuisine qui a d’ailleurs beaucoup de similarités avec celle du japon.
En outre, les Japonais désirant visiter le Vietnam seront comblés des sites et lieux touristiques à visiter, tels les villages de métiers professionnels traditionnels avec des produits culturels typiquement vietnamiens comme des articles de beaux arts, de vers à soie… y compris des patrimoines à riches caractères forts originaux culturels, à savoir la cité antique de Hôi An, la baie de Ha Long, le vieux quartier de Hanoi, la cité impériale Thang Long , le Temple de la Littérature Van Miêu-Quôc Tu Giam, etc.
De plus, les touristes japonais en partance pour le Vietnam seront aussi attirés par les centres touristiques de haute gamme avec des beaux paysages naturels et primitifs. Il s’agit de la nouvelle tendance en leur faveur. C’est la raison pour laquelle ils s’orientent généralement vers les visites dans les provinces au Centre (Thua Thien-Huê ; Dà Nang ; Quang Nam) où il demeure bon nombre de nouveaux sites à découvrir avec de bons services.
Des chiffres encourageants
Autant le Vietnam représente un pays à visiter pour les Japonais, autant leur pays est devenu une destination idéale pour bon nombre de Vietnamiens. Le premier constat qui se dégage fait état d’une hausse considérable du nombre des vietnamiens touristes au Japon.
D’après les agences de tourisme, plus de 55.000 vietnamiens ont visité le Japon en 2012 (+34,7% par rapport à 2011) et environ 53.000 personnes ont visité le Japon au cours de huit premiers mois de l’année en cours, (soit presque la totalité de l’an dernier). Pourtant, selon ces experts, il est nécessaire de maintenir les résultats obtenus et développer la coopération touristique nippo-vietnamienne, afin que les peuples des deux pays se rapprochent au fil des jours et davantage.
L’objectif d’accueillir, à l’aube 2015, un million de visiteurs japonais au Vietnam étant de mise, des mécanismes et des pistes des solutions sont éventuellement nécessaires.
Mesures draconiennes à prendre
Parmi les plus imminents, il faut noter la nécessité d’accroitre les vols directs entre le Vietnam et le Japon. Présentement, quatre liaisons seulement existent : de Hanoi et Hô Chi Minh-Ville vers les villes japonaises de Tokyo, Osaka, Nagoya et Fukuoka. Une faible intensité de connexion d’autant plus qu’aucune ligne de vol n’existe encore entre le Japon et les villes et provinces au Centre-Vietnam.
Autre chose, les frais de billet d’avion représentent encore un coût élevé par rapport aux autres dépenses pour tout le circuit touristique. Il s’agit d’un obstacle à lever, selon les experts qui proposent également une collaboration entre l’agence de l’aviation civile du Vietnam et les agences et entreprises du tourisme y compris les compagnies aériennes pour lancer des campagnes de promotion commerciale en faveur de ces deux destinations.
Au delà de tout, les mesures de souplesse s’imposent évidemment en ce qui concerne des questions administratives notamment l’exemption du visa pour les ressortissants de deux pays.
Depuis 2004, le Vietnam a exempté les touristes nippons en visite au Vietnam du visa d’entrée et en contrepartie, c’est depuis juillet dernier que le visa à multiples entrées a été délivré aux visiteurs vietnamiens par l’autorité japonaise. Ainsi, les frais pour les circuits touristiques devront être en réduction. Parmi les mesures à prendre en compte, le côté culturel ne devrait pas être omis.
De l’avis de Vu Thê Binh, président de l’Association des agences de tourisme, une attention particulière devra être accordée à la formation des guides et au perfectionnement de leur niveau professionnel et de connaissance de la langue japonaise, ainsi que de connaissances générales sur le pays. À cet effet, la création de clubs de langue et de guides japonais à Hanoi et Hô Chi Minh-Ville est une mesure draconienne à prendre, afin d’améliorer le niveau de langue du contingent de guides professionnels dans l’avenir.
Enfin, la mise sur pied d’un office de représentation touristique du Vietnam au Japon est prévue. Ce qui permettra d’accélérer la bonne présentation de l’image du Vietnam au Japon.