Les marionnettes sur l’eau sur la scène du musée du Quai Branly à Paris
Mettre à jour: 02 Janvier 2014
Du 26 au 30 décembre, le spectacle des marionnettes sur l’eau «Andersen au Vietnam» a été présenté au public français au théâtre Claude Lévi-Strauss, dans l’enceinte au Musée du Quai Branly à Paris.

Cette manifestation a été organisée en l’honneur du 40e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Vietnam et la France, inaugurant l’Année du Vietnam en France 2014. Le spectacle est une adaptation de trois célèbres contes, porteurs de belles valeurs humaines, de l’auteur danois Hans Christian Andersen : L’intrépide soldat de plomb, Le vilain petit canard, et La petite sirène.

Il est le fruit d’une coopération entre le Théâtre national des marionnettes sur l’eau du Vietnam et la société française Interarts Lausanne. Le spectacle est né de la rencontre et de la collaboration d’une équipe vietnamienne et française autour de Ngô Quynh Giao, sculpteur, metteur en scène, ancien directeur du Théâtre national des marionnettes sur l’eau du Vietnam, qui est l’âme du projet, rejoint par Jean-Luc Larguier, administrateur délégué d’Interarts Lausanne pour l’adaptation françaises et la coordination artistique du projet, Nguyên Tiên Dung, directeur adjoint du Théâtre national des marionnettes sur l’eau du Vietnam, pour la mise en scène et le suivi du projet à Hanoi, Henry Torgue pour la musique et Christophe Pitoiset pour la lumière, pour ne citer qu'eux.

Lors de cette tournée en France, le Théâtre national des marionnettes sur l’eau du Vietnam et la société Interarts ont travaillé main dans la main pour modifier certains détails de sorte que le spectacle réponde mieux aux attentes du public français. On peut citer notamment le rideau en fils plastiques au lieu de celui en bambou, le décor de la scène plus sombre que celui de la scène traditionnelle.

En outre, puisque le bassin qui sert de scène pour manipuler les marionnettes en France n’a qu’une profondeur de 50 cm alors que la hauteur d’eau nécessaire aux spectacles traditionnels est habituellement d’un mètre, les marionnettistes ont dû faire des répétitions dans la position «à genou».


 

Une expérimentation audacieuse

En plus, le nombre de marionnettistes a été réduit de 20 à 9 personnes, synonyme de doublement du travail à effectuer. Les trois numéros, qui adoptent une présentation contemporaine grâce aux techniques modernes de son et lumière reflétant les rythmes de la vie, ont apporté un souffle de nouveauté et renforcé l’attractivité de cet art traditionnel du Vietnam. Ils ont ainsi conquis le public français, notamment les plus jeunes.

Lors d’un entretien, Nguyên Tiên Dung, directeur adjoint du Théâtre national des marionnettes sur l’eau, a confié : «Adapter une œuvre littéraire à l’art des marionnettes est une expérimentation audacieuse, il faut effectuer un travail créatif tout en veillant au maintien de ce qui fait leur identité».

Selon sa vision, un art traditionnel doit être conservé, préservé tout en apportant des nouveautés pour son développement. Et quelle que soit la création, l’objectif doit être de susciter une bonne réaction du côté des spectateurs. Pour sa part, Jean-Luc Larguier, responsable de la société Interarts Lausanne - et un des premiers artistes ayant eu le mérite de présenter les marionnettes sur l’eau à l’étranger dans les années 1980 - a estimé que ce programme d’Andersen ouvrait la porte à une création contemporaine en faveur de cet art millénaire du Vietnam et que cette nouveauté montrait que les marionnettes sur l’eau pouvaient s’enrichir sans être dénaturées, ce qui est le principe d'une tradition vivante.

En fait, un spectacle où le narrateur «chu Têu», un brave type enjoué, un rien clownesque qui taquine et ravit le public fait défaut, où il n’y a pas de scènes quotidiennes comme le repiquage de riz, la pêche, la garde des canards, et où il n’y a pas de musique traditionnelle, tourne sans problème à Paris.

Pour les dix représentations, la salle a toujours était remplie, et le spectacle a été accueilli très chaleureusement par le public. Jean-Luc Larguier élabore en ce moment un plan pour organiser d’autres tournées pour ce programme d’une durée d’environ de trois semaines pour les années 2014 et 2015 en France et dans certains pays européens.

C’est aussi une manière pour lui d’exprimer son «grand amour» pour le Vietnam, un pays qu’il connaît depuis longtemps et qui occupe toujours «une place de choix» dans son cœur. Il conçoit un projet «Pinocchio» qu’il veut mettre en œuvre à l’avenir avec le Théâtre national des marionnettes sur l’eau. «Les marionnettes sur l’eau peuvent raconter plusieurs histoires. Lorsqu’elles s’associent à des histoires, des personnages d’autres pays, elles contribuent au dialogue des cultures. C’est aussi notre philosophie et l’objectif auquel nous œuvrons», a-t-il conclu.

Le courrier du Vietnam