La vieille ville de Hôi An, située dans la province de Quang Nam (Centre), constitue un exemple exceptionnellement bien préservé d'une cité qui fut un port marchand d'Asie du Sud-Est du XVe au XIXe siècle. Ses bâtiments et la disposition de ses rues reflètent les traditions autochtones aussi bien que les influences étrangères, qui ont donné naissance à ce vestige unique.
Hôi An est située à 30 km au sud de Dà Nang, sur la rivière Thu Bôn. Elle compte environ 120.000 habitants.
La vieille ville de Hôi An a été inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1999. Jadis, Hôi An était appelée Faifo en français, nom d'usage officiel pendant la période coloniale.
Hôi An était une ville prospère, située sur les routes maritimes du commerce de la soie. Elle connut une expansion à partir du XVe siècle, les riches marchands y installèrent des comptoirs et construisirent de grandes et solides maisons en bois. Suite à l'ensablement de la rivière, l'activité du port a décliné au profit de celui de Dà Nang. Il n'est plus fréquenté que par des sampans.
Divers styles architecturaux se retrouvent à Hôi An : chinois, japonais, français. Plus de 800 bâtiments sont répertoriés pour leur intérêt historique et architectural.
Certaines toitures sont recouvertes de milliers de tuiles concaves et convexes, de style yin et yang. Ce symbole se retrouve également sur les portes des maisons et protège ainsi ses habitants.
L'un des monuments les plus intéressants est le pont-pagode japonais (Chùa Câù), un pont couvert construit selon la légende en 1593 pour relier les quartiers habités par les communautés chinoises et japonaises. Chaque extrémité est gardée par un couple de statues, des chiens d'un côté et des singes de l'autre. De nombreuses maisons sont construites dans un bois noir et très dur, le jaquier.
Les maisons aux façades colorées de jaune et aux volets turquoises qui se reflètent dans la rivière, le trafic des sampans, son marché riche aux mille produits, parfums et saveurs sont autant d'images typiques de la ville. Au petit matin, les pêcheurs amènent leur prises nocturnes au très pittoresque marché aux poissons.
Sortir des sentiers battus
Ces derniers temps, les touristes - en particulier les étrangers - aiment se rendre à Hôi An afin de découvrir d’autres choses. Un des programmes les plus appréciés des étrangers est «Une journée dans la peau d’un paysan dans la rizière de Câm Thanh».
Ici, pas d’autre alternative que de mettre la main à la pâte. «En général, les touristes, européens notamment, aiment les activités des paysans vietnamiens. Pour eux, semer le riz, labourer les champs avec les buffles, puiser de l’eau avec une écope et la faire couler dans une rizière pour l’irriguer, blanchir les paddy sont des expériences qu’ils adorent», révèle Trân Van Khoa, directeur de la Compagnie touristique EcoTrân à Hôi An, qui organise régulièrement depuis quelques années ce type de tours destinés avant tout aux étrangers.
«C’est la première fois que notre famille vient au Vietnam. On a découvert comment faire le riz. C’est intéressant et très sympa à voir, la culture vietnamienne !», s’enthousiasme Karen Bouquet, touriste française. En voyage au Vietnam avec son époux et ses deux enfants, cette journée aura été pour elle riche en enseignements, en plus d’être un agréable moment de découverte et de détente.
Ces nouveaux tours sont «gagnant-gagnant» : en plus de susciter l’attention d’une nouvelle clientèle venue du monde entier, ils permettent aux foyers proposant ces expériences de disposer d’une nouvelle source de revenus. Les autorités locales de Hôi An - qui ont parfaitement compris les enjeux - encouragent ce type de tourisme communautaire qui connecte l’agence de voyage, les touristes et les paysans locaux.
«Hôi An souhaite développer le tourisme communautaire, en le considérant comme un facteur important du développement touristique de la ville parce que le tourisme communautaire devrait contribuer au développement durable du secteur touristique», a affirmé Truong Van Bay, vice-président du Comité populaire de la ville de Hôi An. Et d’ajouter : «L’an passé, Hôi An a accueilli à peu près de 1,75 million de touristes. Et cette année, nous en tablons sur un chiffre de 1,8 million».