Ordinairement, la “Musique de Cour ” est considérée comme des genres de musique, y
compris la musique pour accompagner la danse et l'opéra, utilisés lors des
cérémonies de culte, des séances de la cour, des festivités ou des enterrements
organisés par le Roi et la famille royale. Mais le terme Nha Nhac était utilisé par les
dynasties vietnamiennes depuis celle des Hô avec différentes
significations, par exemple pour indiquer quelques fois la musique de cour en
général, ou parfois la musique de rite royal en particulier; ou pour préciser
un groupe de musique, et même un orchestre concret.
La
Musique de cour de Huê a pris forme officiellement avec la fondation de la
dynastie des Nguyên au début du 19e siècle. Pourtant, ses
fondations du ont été jetées dès 17e
siècle, sous le règne des empereurs Nguyên Dang
Trong et le Nha nhac a connu ses
heures de gloire du début du 19e siècle, jusqu'au temps du
Rois Tu Duc (1848 - 1883). Vers 1947-1948, Madame Tu Cung (la
mère du roi Bao Dai) avait rassemblé certains artistes de musique de cour,
permettant ainsi le maintien de certains genres de la Musique de Cour de Huê.
Les années 1980 du 20e siècle, cette musique a commencé à attirer
l'attention du Ministère de la Culture et des autorités locales. Les années
1990, elle a connu sa période de
renaissance. Depuis, la Musique de Cour de Huê a fait le tour du monde.
Les genres différents de la musique
de Cour de Huê comprennent musique de culte, musique de rite royal, danses
de cour, musique de chambre et opéra (ou tuông de cour).
Autrefois, la Musique de Cour de
Huê comprenait plusieurs genres. Giao Nhac était utilisée dans les
rites de sacrifice au Ciel et à la Terre. Mieu Nhac était jouée lors des
cérémonies de culte aux temples. Ngu Tu Nhac se pratiquait dans les
cérémonies de sacrifice en l'honneur des Génies tutélaires de l'agriculture, du
village, du royaume. Dai Trieu Nhac servait les grandes occasions
royales ou les réceptions données aux messagers étrangers. Thuong Trieu Nhac
était pour les rites ordinaires de la cour, Yen Nhac pour les banquets
royaux, Cung Nhac pour les
activités dans la Cité interdite.
Les danses de cour de Huê
d'autrefois étaient riches et interprétées pour différentes occasions. Onze
danses de cour qui restent jusqu'à nos jours sont Bat dat utilisée les
cérémonies de sacrifice au Ciel et à la Terre, aux temples, au royaume, aux
rois ancestraux et à Confucius; Luc cung, Tam tinh, Bat tien, Dau chien
thang Phat, Tu linh, Tam
quoc tay du représentée lors des cérémonies d'anniversaire du roi, de la
reine-mère et de la reine et en l'honneur des Déesses pour chasser les mauvais
esprits; Trinh tuông tap khanh pour souhaiter la prospérité du pays,
lors des jubilés et fêtes nationales; Nu tuông xuat quan, pour les jours
de la victoire, l'anniversaire de la Dynastie ou de la montée au trône du roi
Nguyên qui tombe au 2e jour de la 5e lune, lors des
dîners et des banquets en l'honneur des messagers étrangers; Vu phien,
réservée aux reine-mère, reine, concubines du roi, princesses lors des banquets
de noces; Luc triet hoa ma dang, pour les spectacles publics lors de la fête de la Dynastie,
devant la Tour du Drapeau.
Le répertoire des genres de
musique de cour susmentionné consistait en pièces de variété musicale.
Cependant, pendant les étapes de déclin, nombre de pièces ont perdu ; seulement
les textes en sont maintenus. Les pièces préservées sont Muoi ban ngu (Pham
tuyet, Nguyên tieu, Ho quang, Lien hoan, Binh ban, Tay mai, Kim tien, Xuan
phong, Long ho, Tau ma), Long dang, Long ngam, Phu luc, Tieu khuc Tam luan cuu
chuyen, Dang dan cung, Dang dan don, Dang dan kep, Thai binh co nhac, Bong, Ma
vu, Man et quelques autres pièces de musique de chambre telles que Nam
Binh et Nam Ai, etc.
Les orchestres de cour de la
dynastie des Nguyên étaient divers en type et en nombre d'instruments,
dépendant des formes de rituels et distractions royaux. Il y avait plusieurs
sortes d'orchestres, par exemple, Nha nhac, Huyen nhac, Ti truc te nhac, Tieu
nhac, Dai nhac, Co xuy dai nhac, Nhac Thieu, Bat am, Ty chung, Ty khanh, Ty co,
etc.
La Musique de Cour de Huê consiste
en succession et en valorisation des quintessences de la musique de cour de
Thang Long. Ces réalisations et contributions consistent à : Maintenir
certains orchestres de musique de cour des dynasties précédentes, et créer
de riches variantes sur la base des orchestres de la dynastie des Le ;
continuer à utiliser plusieurs instruments usuels de la musique de cour de
Thang Long relatifs aux orchestres de Bat am des Chinois utilisés
sous les Le postérieurs…) ; entretenir et diversifier certaines danses
de cour existantes et en même temps créer de nouvelles danses ;
créer un nouveau type de musique de chambre (don ca Huê) et développer
la musique instrumentale du Vietnam à un plus haut niveau en technique de
représentation et en formes de concert ; hériter l'art Hat boi du Dang
Ngoai (Nord) et l'épanouir tout en formant une nouvelle tendance de tuông d'un
style particulier : tuông Kinh (le tuông de la capitale
royale) ayant l'aspect du “tuông van” civil ; hériter avec
diversification le système de tons principaux appliqué depuis l'année Hong Duc
sous les Le, en deuxième moitié du XVe siècle et développer le langage
et les théories musicales; Continuer les traditions d'apprendre,
d'assimiler et de vietnamiser les éléments de musique étrangère qui ont pris
forme dans la musique vietnamienne en général, et dans la musique de cour de
Thang Long en particulier.
Les traits spéciaux de la Musique
de Cour de Huê sont présentés ci-après :
La Musique de Cour de Huê renferme en elle le processus d'intégration,
d'adoption des cultures chinoise et du Champa et des influences du Bouddhisme
et du Confucianisme.
Rapports étroits avec l'art
de tuông (hat boi).
La Musique de Cour de Huê englobe en elle l'abondance et la
diversité sous plusieurs aspects – en
formes d'expression; en genres;
en sortes d'instruments et de timbres
; en répertoires, en structure de
l'orchestre et en formes de concert; en milieux de représentations; en mélodies.
Ainsi, la Musique de Cour de Huê peut satisfaire les
auditeurs et spectateurs par ses “plats
à divers goûts”.
Envergure importante et haut
professionnalisme : Comme musique officielle de l'Etat, la Musique de Cour de Huê
consiste en orchestres de taille, en nombre de numéros d'envergure mobilisant
un grand nombre d'instrumentistes, de danseurs, de chanteurs.
Haut degré d'improvisation et de
fantaisie dans l'interprétation
Erudition
Le 7 novembre 2003, lors de la deuxième
session officielle à Pari, l’UNESCO a
nommé 28 chefs d’œuvre dans la liste les patrimoines culturels immatériels et oraux de l’humanité dont le Nha Nhac-La Musique de Cour du Vietnam est préservé et
développé par Hue. C’est le premier patrimoine immatériel du Vietnam reconnu
dans cette liste, tout en reconnaissant les réalisations des 10 années
d’efforts, la préparation sans cesse du pouvoir central, local et de la centre
de la conservation des monuments de Hue.