Quand horticulture et tourisme font bon ménage…
Mettre à jour: 19 Mars 2018
Phù Vân est une commune rattachée à la ville de Phu Ly, laquelle se trouve à une cinquantaine de kilomètres au sud de Hanoï. Mais c’est surtout la plus grande réserve horticole de toute la province de Hà Nam. 

Depuis peu, Phù Vân est une commune néo-rurale. Idéalement située, au confluent des rivières Day et Nhuê dont elle reçoit les alluvions, elle se prête merveilleusement bien à l’horticulture. L’un des cinq hameaux qui la compose, le numéro cinq en l’occurrence, est d’ailleurs entièrement consacré à l’horticulture. Nombreux sont les marchés aux fleurs des provinces de Hà Nam, Nam Dinh, Thai Binh et Ninh Binh qui viennent s’y approvisionner.

L’horticulture a bien évidemment des vertus sur le plan économique, mais elle en a également sur le plan esthétique… De là à prétendre que d’un site horticole, on peut faire un site éco-touristique, il n’y a qu’un pas que les autorités de la province sont sur le point de franchir, l’idée retenue étant d’englober Phù Vân dans des circuits plus vastes qui comptent déjà de nombreuses étapes : Tam Chuc-Ba Sao, Bat Canh Son, la grotte Luôn, les pagodes Phat Tich et Bà Danh, pour ne citer que celles-là.

Lê Duc An, qui se trouve être le secrétaire de la section du Parti communiste vietnamien du hameau 5 de la commune de Phù Vân, est le premier à soutenir cette initiative.  

« Phù Vân présente un réel potentiel, sur le plan touristique », fait-il valoir. « De par sa situation géographique, tout d’abord... Comme on est au confluent de deux rivières, il serait parfaitement possible de créer une île artificielle et d’y mettre toutes sortes de fleurs… Comme ça, les touristes pourraient passer des moments agréables en profitant d’un beau paysage... De toutes façons, il y a déjà un plan d’aménagement qui prévoit effectivement de faire de Phù Vân un site éco-touristique à l’horizon 2030. » 

Bien évidemment, on ne passe pas de l’horticulture au tourisme du jour au lendemain. Les autorités locales en sont bien conscientes et c’est pour cette raison que pour l’instant, elles incitent les horticulteurs à opérer une mutation « en douceur » en leur suggérant de vendre des produits du terroir, de créer des maisons jardins ou même de se lancer dans de l’hébergement chez l’habitant, dans du « homestay » pour reprendre l’expression consacrée. Et apparemment, si l’on s’en tient aux propos enthousiastes de Nguyên Van Bang, le chef du hameau 5, la formule fait déjà mouche.

« On accueille beaucoup de touristes, le week-end », nous indique-t-il. « Ils viennent pour visiter le village et faire des photos. Ici, il y a plusieurs sortes de fleurs: des chrysanthèmes, des glaïeuls, des lys, des roses… Mais il y a aussi des pêchers, des kumquats… ».

Eh oui ! Des pêchers, des kumquats… Des orangers aussi. Là, l’horticulture flirte avec l’arboriculture, mais les revenus, eux, flirtent avec des sommets qui auraient été inatteignables avec l’agriculture traditionnelle. « En ce qui me concerne, j’ai 7.000m2 d’orangers, de kumquats et de pêchers », raconte Trân Van Quang, du hameau 5. « Si je m’en tiens aux orangers, seulement, l’an dernier, j’ai fait un chiffre d’affaires de 800 millions de dôngs !... »  

Reste à savoir si à Phù Vân, horticulture et tourisme peuvent faire bon ménage. Les premiers essais sont pour le moins encourageants et on peut d’ores et déjà, sans prendre trop de risques, affirmer que cet écotourisme floral est appelé à devenir une industrie… florissante.

AVI