Le parc national de Nui Chua est le refuge de beaucoup d’espèces endémiques, rares, précieuses d’une haute valeur scientifique et écotouristique.

Les scientifiques ont reconnu que les ressources naturelles du Parc national de Nui Chua, province de Ninh Thuân, sont non seulement variées mais également endémiques, rares et précieuses, très utile à la recherche scientifique et la protection des ressources génétiques, et contribuent au développement économique local, via l'écotourisme.

Verdure au milieu du désert
De la ville de Phan Rang, nous sommes allés vers Thap Chàm (Tour Chàm) pour visiter le Parc national de Nui Chua. Bien que la route soit longue de seulement 20 km, il nous a fallu un long moment pour arriver parce que nous avons dû suivre une route pentue surplombée de montagne et falaises. Les arbres épineux et malingres sont une particularité des forêts des régions arides. Certains considèrent le mont Chua comme « une forêt de bonsaïs ». Le paysage est tellement beau que nous nous sommes arrêtés plusieurs fois pour le contempler et prendre des photos.

Pham Van Xiêm, responsable de l’Écotourisme et de l’Éducation environnementale du Parc national de Nui Chua, un homme attaché depuis 15 ans à ce site, nous a expliqué : « Située à la fin de la cordillère de Truong Son, la province de Ninh Thuân est considérée comme le désert du Vietnam. Le Parc national de Nui Chua  est un exemple typique. Cela se voit par des massifs de cactus sur les pentes des collines et des montagnes. Il y a des haies de cactus poussant sur les terrains rocheux et les versants des montagnes dont on ne voit que des troncs, mais  qui sont plein de vitalité… Dans le Parc national de Nui Chua, il existe une forêt d’abricotiers, car c’est une région aride. Les abricotiers, pareils à des bonsaïs, fleurissent, couvrant ainsi de jaune dorée les montagnes juste au moment de la fête du Têt. Les abricotiers typiques de cette zone donnent des fleurs d’un jaune qui tire vers un rouge et la fleur possède jusqu'à 13 pétales.

Zone de biodiversité
Nui Chua se compose d'une série de montagnes, avec point culminant le mont Cô Tuy (1039m). Au centre du parc, il y a deux montagnes appelées Nui Chua anh (frère aîné) et Nui Chua em (jeune frère) hautes de plus de 1000 m, ce qui entraîne une grande différence de température par rapport à la zone côtière, créant une sorte de zone tempérée au milieu du désert.

Nui Chua abrite 1265 espèces de plantes, dont 390 espèces de plantes médicinales, plus de 100 espèces d’arbres d’agrément et de nombreuses espèces sont comestibles. Il a également une faune diversifiée avec 306 espèces de vertébrés, dont de nombreuses rares et précieuses tels que primate aux pieds noirs, ours, léopard, panthère…

Un voyage en mer
Nous sommes partis pour la baie de Vinh Hy afin de découvrir des récifs de coraux. Vue de la mer, la réserve nationale du mont Chua est grandiose. Plus on part au large, plus on est surpris de voir des falaises rocheuses abruptes en pleine mer qui se succèdent, avec chacune sa propre beauté… Au cap de Da Vach, le récif corallien compte quelque 307 espèces de coraux solides appartenant à 59 espèces et 15 familles, dont 46 espèces n’existant qu’au Vietnam. La plupart des récifs de coraux sont en bon état avec un degré de couverture moyen de 42%. Le cap de Da Vach de 24,6 km de long et de 45 km de large s’étend jusqu’à Hon Chông, c’est l'habitat de nombreuses espèces marines.

Nous avons vu la capture de maquereaux par des bateaux de pêche dans la baie de Vinh Hy. Deux navires ont mis à l’eau 1000 m² de filets et ont ramené environ 30 maquereaux, pesant chacun de 3 à 6 kg. Selon les pêcheurs, comme la mer de Vinh Hy est chaude et propre, les maquereaux y vivent nombreux. C'est pourquoi la pêche du maquereau à Vinh Hy est la plus connue dans cette région du centre méridional du Vietnam.

Après le voyage à Nui Chua, nous avons rencontré Trân Xuân Hoà, vice-président du Comité populaire provincial de Ninh Thuân, qui est étroitement liée à cette région montagneuse depuis de nombreuses années. Il nous a parlé des ambitions, des rêves et des plans d'exploitation de ce parc national doté d'un grand potentiel, en particulier d'un point de vue écologique. « Je souhaite qu’à cet endroit, il y ait une ville dans la forêt et une forêt dans la ville, un parc national réservé à la science, à l'environnement et aux visiteurs internationaux qui veulent contempler ici des forêts primitives, des animaux sauvages, de belles plages situées à proximité de forêts de montagne avec des falaises abruptes et des récifs de coraux colorés. Bien sûr, tous les projets et les plans doivent être étroitement liés à la protection des forêts originales situées au milieu de cette région aride ».