Selon la légende, le
festival de lutte libre du village de Lai An, également appelé Sinh, commune de
Phu Mâu, district de Phu Vang, province de Thua Thiên-Huê, existe depuis plus
de 500 ans. Il est considéré comme le plus grand festival d’arts martiaux et le
plus ancien du Sud.
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L’arène de lutte du village de Sinh |
Chaque année, après le Têt (Nouvel An lunaire), le
10e jour du 1er mois lunaire, les habitants du village de Sinh construisent une
arène de terre battue de forme rectangulaire devant la cour de la maison
communale, délimitée par des cordes.
La caractéristique de ce festival est que n'importe qui peut s’inscrire aux
compétitions de lutte. Pour cette raison, on y voit un grand nombre de lutteurs
de différents âges, dont des femmes. Les combats se tiennent dans la matinée et
l'après-midi. Le matin, les concurrents participent aux tours de qualification.
Ceux qui ont gagné trois fois consécutives sont sélectionnés pour la
demi-finale qui a lieu l'après-midi.
Avant le combat, les lutteurs effectuent un rite de culte aux génies du village
et aux anciens, puis écoutent attentivement les règles. Un coup de tambour
signifie que les lutteurs doivent s'agenouiller pour se saluer. Deux coups,
qu’ils peuvent commencer la lutte. Et trois coups leur indiquent qu’ils doivent
cesser le combat.
Les règles de lutte sont strictes : interdiction de porter des coups dangereux,
tels que torsion et blocage des articulations, coups de tête, d’appuyer sur les
points vitaux du corps humain, de saisir les cheveux, d'attaquer en dessous de
la ceinture, de viser les yeux... Elles stipulent également que le lutteur qui est soulevé du sol ou retombe sur
le dos est vaincu. Et un combat perdu signifie l’élimination...
Le gagnant du festival recevra comme prix un plateau
comportant feuilles de bétel, noix d’arec, alcool de riz et 100 ligatures de
sapèques.
Outre le village de Sinh, il y a aussi à Huê un festival de lutte libre dans
celui de Thu Lê (commune de Quang Phuoc, district de Quang Diên), qui existe
également depuis des siècles. Il attire non seulement des lutteurs du pays mais
aussi des étrangers de passage à Huê qui veulent profiter à la fois de l’esprit
martial et de l'ambiance festive.