Amoureuse des fleurs, la Saigonaise Hông Diêm Chi a
décidé de les utiliser pour faire des tableaux valorisant leur beauté. De
nombreuses œuvres vivantes ont ainsi été créées par ses mains habiles,
surprenant les touristes.
C’est depuis qu’elle est toute petite que Hông Diêm
Chi aime les fleurs, et elle ne compte plus les variétés qu’elle a plantées
dans la petite cour de sa maison. Pour elle, chaque fleur a son charme propre.
Sa passion ne se limite pas aux fleurs, cette Saigonaise au nom coquet aimant
aussi la peinture et, à ce titre, est issue de l’Université des beaux-arts.
Pour cultiver cette double passion, Diêm Chi a décidé
d’ouvrir une boutique de fleuriste. «Ce que j’ai acquis à l’université
m’aide beaucoup pour composer des bouquets de fleurs originaux»,
précise-t-elle. Une démarche qui lui vaut le succès, à en juger par la
fréquentation de son magasin...
D’une âme poétique, Diêm Chi se sent toujours triste devant la beauté
évanescente de ces fleurs qui fanent toujours trop vite. Elle a commencé depuis
longtemps déjà à trouver un moyen de leurs conserver leur beauté. C’est par
hasard, en lisant la presse, qu’elle découvrit l’existence d’un homme vivant à
Dà Lat (province de Lâm Dông, sur les hauts plateaux du Centre) qui sait
conserver les fleurs en respectant leurs couleurs et apparence naturelles.
Après l’avoir rencontré, elle a convenu avec cet artisan d’un approvisionnement
en fleurs conservées et aromatisées, et, dans la foulée, sont ainsi nées les
tableaux en trois dimensions. «Des fleurs ainsi traitées ne se gardent tout
au plus que deux années environ en plein air, mais en faisant des tableaux
protégés par un verre, elles se conservent jusqu’à dix années»,
confie-t-elle.
Et la réputation
Au début, Diêm Chi s’est contentée de créer de petits tableaux, de manière
artisanale, mais l’expérience et la hardiesse venant peu à peu et puis, aussi,
en raison de nombreuses commandes, elle a décidé de monter en 2008 sa propre
compagnie, Khai Thinh, dans le 8e arrondissement de Hô Chi
Minh-Ville, pour se lancer dans de plus grandes oeuvres et de style plus
recherché et plus complexe.
«En moyenne, réaliser un tableau ne prend que quelques jours, mais une œuvre
plus complexe nécessite jusqu’à un mois de travail», explique-t-elle. Cela
dit, toute œuvre, simple ou non, petite ou grande, nécessite une pleine
implication de son créateur, afin qu’elle ait une âme.
Aujourd’hui, en visitant sa boutique faisant également office de galerie, les
touristes quels qu’ils soient s’arrêtent devant des œuvres vivantes de fleurs,
feuilles, branches, troncs et racines. Lors des jours fériés tels le Nouvel An,
la Saint-Valentin (14 février) ou la Journée internationale de la femme (8
mars), sa boutique reçoit de nombreux clients, et pas seulement des Vietnamiens
mais aussi nombre d’étrangers et de Vietnamiens d’outre-mer (Viêt kiêu).
«Pendant les jours précédant et suivant le Têt, nous recevons un volume
colossal de commandes, notamment de +Viêt kiêu+ à l’occasion de leur retour au
pays», souligne Diêm Chi.
Actuellement, cette femme de 39 ans s’occupe d’une
centaine d’œuvres pour honorer ses commandes et préparer une exposition lors de
la Foire des fleurs du printemps 2012 à Hô Chi Minh-Ville. Diêm Chi s’occupe
toujours du design et de la sélection des fleurs. Ses assistants
n’interviennent que pour le collage des fleurs. «Les tableaux de grande
dimension créés sur commande rapportent beaucoup, mais je conserve toujours un
peu de mon temps pour créer de petites œuvres, car beaucoup de clients viennent
chez moi pour chercher des souvenirs», confie-t-elle.