Le Têt Nguyên Dan ou Fête du Nouvel An lunaire est le moment le plus important de l’année au Viet Nam. Ancré dans la tradition depuis des millénaires, cet événement est l’essence même de la culture Vietnamienne. Ce qu’il faut savoir.
Le Têt traditionnel est l’occasion pour toute la famille de se réunir ou encore d’offrir les li xi (étrennes glissées dans de petites enveloppes rouges), accompagnée des vœux du Nouvel An. Généralement, pendant ces congés, où qu’ils soient, les Vietnamiens retournent auprès des leurs. Leurs proches les accueillent avec des repas traditionnels préparés par leurs soins. Mais attention: pas question de passer à table sans avoir préalablement fait offrande de tous ces plats aux défunts, via l’autel des ancêtres.
Une monture pour les Génies du foyer
Avant le Nouvel An lunaire, les familles vietnamiennes préparent toujours le 23e jour du dernier mois lunaire le voyage des Tao Quân (Génies du foyer) vers le Ciel pour faire un rapport de la vie de la maisonnée à l’Empereur de Jade.
Selon la croyance populaire, le culte rendu aux Tao Quân - deux dieux et une déesse - témoigne de l’espoir des Vietnamiens de voir les Génies du foyer les aider à tenir la «flamme familiale». La cérémonie dédiée à leur départ pour le Ciel inaugure également la semaine des préparatifs pour le Têt. Après une absence de six jours, les génies reviendront dans les foyers la nuit du passage à la nouvelle année.
En raison des différences culturelles, les offrandes adressées aux Tao Quân dans les différentes régions varient. Au Nord, les gens offrent des carassins dorés vivants, au Centre, ils préparent des chevaux en papier, et au Sud, seulement des tenues en papier.
Certaines familles célèbrent la fête des Tao Quân. Elles optent pour des carpes en papier plutôt que des carpes vivantes. En dépit de ces différences, le culte rendu aux Tao Quân représente toujours un témoignage du respect des Vietnamiens envers la vie familiale.
Après la cérémonie tenue généralement avant midi, les vêtements et les papiers votifs sont brûlés et les carassins dorés relâchés dans un étang ou un cours d’eau.
Le moment des retrouvailles
En outre, le Réveillon (en vietnamien Giao thua) est le moment le plus sacré de l’année pour les Vietnamiens car c’est le passage de l’ancienne à la nouvelle année. C’est le moment où toute la ville s’éveille. Par-ci, par-là, des voix, des sourires, des visages radieux, des poignées de mains échangées, et notamment des vœux de bonheur pour le Nouvel An. Chacun passe des moments inoubliables.
Les Vietnamiens rendent un culte aux ancêtres dans la nuit du Réveillon le dernier jour du dernier mois lunaire en faisant des offrandes (un poulet bouilli avec une rose dans le bec, un plat de xôi de couleur rouge - riz gluant coloré avec de la momordique et cuit à la vapeur, alcool, fruits, fleurs, papiers votifs…) en plein air en vue de prier pour une nouvelle année placée sous les meilleurs auspices, mais aussi d’exprimer les vœux de santé et de prospérité pour la famille. Et chaque famille prend également un repas commun pendant ce jour.
«Dans la nuit du Réveillon, toute ma famille s’imprègne de l’atmosphère féerique du Têt en allant regarder le feu d’artifice tiré à minuit pétantes, et accueillir ensemble la Nouvelle Année. C’est un spectacle magique pour ma petite fille !», partage M. Luân, qui habite les grands ensembles de Dang Xa, dans le quartier de Gia Lâm, à Hanoï.
«Dans le repas commun du dernier jour de l’année lunaire, nous bavardons ensemble, partageons des instants de joie dans la famille et parlons des prévisions pour l’année prochaine», fait savoir Mme Hà, elle aussi de Hanoï.
Les jours suivants, les proches de la famille se rendent visite et vont, ensemble, dans d’autres lieux sacrés comme les temples et pagodes afin de prier pour une année de bonheur, de santé et de succès.
«Le 1er jour du Nouvel An lunaire, nous venons prendre le repas familial chez mes parents. Le 2e jour du Têt est réservé à la visite de mes grands-parents. Le 3e jour, nous rendons visite à nos proches le matin et l’après-midi, je vais chez mes collègues de travail jusqu’au soir», informe Mme Kim Hoa, de Dang Xa, Gia Lâm, Hanoï. Un rituel suivi encore aujourd’hui par tous (ou presque) et qui n’est pas prêt de disparaître.