Les rues piétonnes autour du lac Hoàn Kiêm font revivre les tò he, des figurines de pâtes de riz gluant colorées.
Considéré comme un trait original de la culture populaire des Vietnamiens, les tò he ont un rôle important dans le maintien des traditions et de l'identité culturelle populaire chez les jeunes.
Les tò he, un beau souvenir d'enfance
Les tò he sont des jouets populaires depuis très longtemps. Autrefois très prisés par les enfants, toute une série d’activités dynamiques autour du modelage de ces figurines s’était développée. Mais, au fil du temps, de nouveaux jouets ont fait leur apparition, faisant de l’ombre à leurs prédécesseurs.
Le village de Xuân La, dans la commune de Phuong Duc du district de Phú Xuyên, près de Hanoï, fait parler de lui depuis bien longtemps pour un métier très spécial : le modelage des tò he.
Les matériaux sont souvent les plus simples et les plus disponibles : pâte de riz gluant, des colorants extraits de fruits et d'herbes, et une tige de bambou. Les matériaux et les outils sont toujours conservés dans une petite caisse en bois, qui est facile à transporter partout.
Les artisans, à la main habile et légère, au sens de l’observation, et à la créativité débridée, créent leur tò he selon les souhaits de leurs clients. Ce qui plaît aux enfants qui, avec patience, sont de plus en plus fascinés au fur et à mesure de l’apparition du tò he entre les mains des artisans.
Un tò he peut représenter un personnage, un héros, une princesse, un animal, une fleur, ou toute belle chose que l'on trouve dans les contes et les histoires. En jouant avec des tò he, les enfants découvrent leur culture ou l’histoire de leur pays.
La préservation de cet art, un challenge
La mondialisation, mais aussi, pour le Vietnam, l’intégration au monde, a des conséquences certaines sur le plan culturel, mettant en danger le métier de fabriquant de jouets populaires.
La plupart des professionnels sont âgés, et peu de jeunes de Xuân La veulent reprendre le flambeau. Et ceux qui restent doivent lutter contre de nombreux problèmes financiers, parfois insolubles. En effet, de nos jours, les jouets et jeux chinois, bon marché, très variés, domine le marché au Vietnam.
Comme d’autres métiers traditionnels, les tò he rencontrent des difficultés en termes de marketing, et sont difficilement exportables du fait qu’ils sont constitués de pâte de riz, qui se conserve mal : La durée de vie d'un tò he est de 3 à 30 jours, selon l’artisan, la température et la conservation de la figurine.
Préservation des tò he
Devant ces problème, que reste-t-il à ces métiers artisanaux ?
La ville de Hanoï a mis en place des rues piétonnières autour du lac Hoàn Kiêm du vendredi 19h au dimanche minuit. Depuis le lancement de ce projet le 1er septembre dernier, le nombre d’habitants et de touristes qui les arpentent les week-end ne cesse d’augmenter.
Cet espace piétonnier permet aux métiers, aux jouets et aux jeux vietnamiens traditionnels, dont les tò he, d’essaimer un peu partout, suscitant la curiosité des jeunes vietnamiens comme de nombreux étrangers.
Pour les enfants vietnamiens de la capitale, qui pour la plupart ne connaissent pas les jeux de leurs parents ou de leurs grands-parents, ces rues constituent de nouveaux espaces de jeux. Dans les stands des tò he, il y a des bénévoles qui sont prêts à présenter ces jeux.