Tirer bien profit des spécialités culinaires de Ha Noi
Mettre à jour: 09 Mai 2017
La gastronomie locale est l’élément névralgique d’un voyageur sur quatre; elle permet de mieux connaître la destination, ses résidents et leurs cultures. Ha Noi est une des villes dont la cuisine est la plus savoureuse du monde.  

Le Viet Nam est considéré comme l’un des pays d’Asie bénéficiant d’une gastronomie originale et variée. La cuisine de Ha Noi, sa capitale, est connue depuis fort longtemps pour son raffinement. C’est ainsi qu’en 2012, l'Asia Book of Records a inscrit 12 plats vietnamiens dont trois de Ha Noi - le phở (soupe de nouilles de riz au bœuf ou au poulet), le bún chả (vermicelle au porc grillé) et le bún thang (vermicelle au bouillon de poulet) - dans la liste des meilleurs mets asiatiques.

Plus récemment, le quotidien britannique The Daily Telegraph en a remis une couche en introduisant Ha Noi dans la liste des villes gastronomiques «les plus attrayantes du monde».

La cuisine fait en effet partie intégrante du patrimoine. L’art culinaire, comme toute pratique créative, se nourrit de références. Au fil des siècles, l'art culinaire hanoïen a été enrichi par les influences de plusieurs civilisations, et plus récemment grâce à l’exode rural. Les environs et régions voisines ayant en effet des spécialités bien spécifiques. De plus, avec son histoire millénaire, les meilleures spécialités gastronomiques du delta du fleuve Rouge s’y concentrent.

C’est pour toutes ces raisons que Ha Noi, plus particulièrement son Vieux quartier, est une destination à ne pas manquer. Des restaurants à tous les coins de rue, des odeurs irrésistibles, l’esthétisme tout particulier des étals... Voilà tout le charme de la vieille ville !

Ville de gastronomie

Bavarder tranquillement un après-midi avec des amis autour d’une bière ultralégère comme la bia hơi (bière pression), siroter une tasse de thé à la citronnelle rafraîchissante ou bien un thé vert glacé, tels sont les plaisirs particulièrement appréciés dans la capitale.

La BBC a affirmé que le bánh mì - ou sandwich à la vietnamienne - était le meilleur du monde. La salade, les concombres, la coriandre fraîche, le pâté, la viande grillée et/ou l’œuf, la sauce, tous ces ingrédients sont mis en sandwich dans un pain chaud et très croquant. Les variantes  sont multiples.

Le phở est sans doute le plat hanoïen le plus connu des touristes étrangers. La chaîne américaine de télévision CNN lui a même accordé la 28e place dans son classement des meilleurs plats du monde. Le phở bò apparaît dans de nombreuses listes de la gastronomie mondiale. C’est une cuisine pleine de saveur grâce à la présence de nombreuses herbes. Pourtant, il n’y a qu’au Viet Nam que vous pourrez goûter à un phở digne de ce nom et profiter de toutes ses saveurs.

Une autre spécialité qui attire beaucoup d’attention des gourmets est la glace de Tràng Tiên. Les gens viennent dans ce qui ressemble à un hangar pour déguster les meilleures glaces de la ville tout en étant assis sur leur scooter, moto ou vélo… Cette ambiance est unique. De plus, le kiosque où l’on vend cette glace (dans la rue Tràng Tiên, au cœur de la capitale), existant depuis plus de 30 ans, rappelle beaucoup de souvenirs de la vie des Hanoïens à l’époque de l’économie subventionnée.

La salade de papaye verte au bœuf séché, appelée en vietnamien nộm bò khô (salade de bœuf séché), est un plat préféré des jeunes. Elle est constituée de papaye verte pelée, d’herbes aromatiques, de bœuf séché, de cacahouètes et de sauce à base de nước mắm (saumure de poisson).

Mais ce qui est remarquable, ce n’est pas seulement le goût mais toutes les histoires culturelles, populaires et folkloriques concernant ces plats, leurs recettes, la méthode de préparation...

Développer les potentiels touristiques

Tourisme et art culinaire, ce sont deux bons alliés. La cuisine est l'un des facteurs les plus importants pour développer le tourisme. Le président de l’Association du tourisme du Viet Nam, Nguyên Huu Tho, a affirmé : «La cuisine crée l’attraction du tourisme».

Plusieurs pays comme la République de Corée et le Japon exploitent de bonne manière les valeurs gastronomiques en réalisant des campagnes marketing axées sur le visuel et sur une promesse éducative. La stratégie de communication entourant ces circuits devrait mettre l’accent sur les éléments différenciateurs de l’expérience culinaire et sur l’aspect éducatif.

Les  spécialités culinaires coréennes sont promues à l’international à travers plusieurs canaux. Par exemple, le film historique Dae Jang Geum (Le bijou dans le palais), lancé en 2003, a ouvert la tendance de la cuisine coréenne dans les pays asiatiques et dans le monde entier. Depuis, une série de films sur la culture culinaire ont été projetés dans le but de promouvoir le tourisme sud-coréen.

Comprenant bien le rôle de la cuisine dans le secteur du tourisme, depuis 2001, Ha Noi possède deux rues culinaires : Tông Duy Tân et Câm Chi.

Selon Jack Lee, chef de stars de Hollywood, examinateur de compétitions de cuisine au Viet Nam, on doit encourager à développer la cuisine de rue à Ha Noi de manière à créer des zones culinaires.

Ta Hiên, une petite rue (270 m de long) cachée dans le Vieux quartier de Ha Noi, est surement le lieu le plus cosmopolite de la capitale, qui attire plus de touristes étrangers que n’importe quelle autre rue du Vieux quartier. Pour dire, parfois, les étrangers y sont plus nombreux que les natifs. Beaucoup se posent au bien nommé «carrefour international» de Luong Ngoc Quyên - Ta Hiên pour siroter la bia hơi (bière pression). D’autres dégustent des «plats de rue» comme nem chua (hachis de porc fermenté et couenne), ốc luộc (coquillages cuits à l’eau).

Les habitants et les étrangers y vont non seulement pour la gastronomie, mais encore pour admirer son architecture particulière. Depuis 2010, une partie de la rue a retrouvé son charme d’antan avec d’anciennes maisons reconstruites dans le cadre d’un projet de coopération entre Ha Noi et la ville de Toulouse (France).

En résumé, la création d’un espace gastronomique à Ha Noi est nécessaire pour développer de manière conséquente le tourisme culinaire et ainsi exploiter davantage les ressources de la vieille ville.

CVN