Les jours d’hiver, lorsque le vent froid souffle, un des plaisirs de la vie est de déguster une tasse de thé avec un cher ami ou le petit ami. Un trait original de la culture hanoïenne.
Tout au long de leur histoire de 4.000 ans, les Vietnamiens ont toujours été habiles pour parfumer le thé avec des lotus, jasmins, aglalas, chrysanthèmes….. pour rendre plus succulente cette boisson traditionnelle. Sous le règne du roi Tu Duc (1829-1883), ils aromatisèrent le thé par une méthode très tarabiscotée : du thé placé dans de petits sacs de papier était laissé à l’intérieur d’une fleur de lotus, et la nuit les pétales se fermaient et aromatisaient le thé.
Et pour aromatiser une plus grande quantité de thé, on retira les anthères des fleurs puis les mêla avec du thé.
L’art du thé des Vietnamiens repose sur le proverbe : «Primo, c’est l’eau, secundo, le thé, tertio, les tasses, quarto, la théière, et quinto, les invités» Quand le thé est servi, on doit le boire tout de suite, à petites gorgée pour sentir suffisamment le goût par ses cinq sens. Le plaisir est à la fois esthétique, intellectuel et physique.
Les Hanoiens préfèrent déguster le thé en sérénité, dans un lieu calme, autour d’une table de bois avec quatre invités au plus, loin de la vie urbaine trépidante.
«Par expérience, je préfère le thé Oolong dont les plantations se concentrent dans le district de Bao Lôc, dans la province de Lâm Dông. Lorsque le théier est attaqué par des vers, les bourgeons se développent fortement et produisent un goût particulier qui donne la fragrance particulière au thé Oolong.», a confié Nguyên Viêt Bac, propriétaire d’une buvette de thé à Ha Noi et passionné par l’art du thé.