Quand on parle du tissage de la soie dans la province de Nam Dinh, il est impossible de ne pas mentionner le village de Cô Chât (commune de Phuong Dinh, district de Truc Ninh), considéré comme le berceau des fils de soie de haute qualité.
Selon les anciens du village, la sériciculture existe ici depuis longtemps. Pendant la domination française, le fil de soie Cô Chât était si bien connu que les Français construisirent une usine au début du 20e siècle en vue d'exploiter les compétences des villageois et les grands potentiels de la sériciculture le long de la rivière Ninh. Depuis, ce métier s'est considérablement développé au village de Cô Chât. Avant 1945, les marchands d'autres régions du pays venaient au village pour acheter des fils puis les revendaient à Do Chè- un port animé de Nam Dinh.
En 1942, le gouvernement féodal a organisé une foire à Thang Long (Hanoi actuelle) pour attirer les meilleurs artisans du pays. Cette année-là, Pham Ruân, un tisserand de Cô Chât, a apporté son fil de soie à la foire et a remporté le grand prix du Palais du Gouverneur du Nord-Vietnam.
Fait manuellement ou à la machine, le fil de soie de Cô Chât est délicat, doux et durable, et présente des couleurs naturelles vives. De nos jours, les anciens du village font toujours des fils de soie en utilisant la méthode traditionnelle de leurs ancêtres tandis que les jeunes utilisent des machines et investit dans des ateliers pour accroître la productivité. Ce métier fait vivre un grand nombre de travailleurs, avec un revenu moyen d'environ 2-3 millions / mois. Certaines familles peuvent gagner plus de 20 millions par mois. Le fil de soie du village est vendu non seulement aux ateliers de la province et des provinces voisines, mais aussi est exporté vers le Laos, la Thaïlande et le Cambodge à un prix de 850.000 dôngs / kg.
Pham Thi Nhan, propriétaire d'un atelier, a confié que le processus de fabrication dure environ 30 jours, depuis la naissance des vers à soie jusqu’à ce qu’ils fassent leur cocon. Le fil de soie est ensuite enroulé autour d'un tube et séché. Selon elle, à l'heure actuelle, les cocons du village ne répondent pas à la demande de sorte qu'elle doit en acheter dans d'autres provinces comme Thai Binh, Hà Nam et de Lâm Dông.
Au fil des ans, le fil de soie de Cô Chât est devenu un produit spécial de Nam Dinh et a contribué à la prospérité des artisans. Pour cette raison, il est nécessaire que les autorités locales et les populations concernées préservent et perpétuent ce noble métier.